Après des heures de marches sous la neige incertaine
Je m'arrête soudain dans une grotte lointaine
Le seuil une fois dépassé disparait aussitôt
Vais-je périr ici ; en ce sombre cachot ?
L'obscurité envahissante englouti mes membres
affaiblis par le froid de ce mois de novembre.
Alors que l'espoir était conduit à disparaitre
Une voix s'écria:" les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être "
Effrayé tout d'abord par cette curieuse résonance
Je décide ensuite d'avancer sans méfiance.
Guidés par le charme de cette voix singulière
J'aperçois une brume flottante ; c'est la lumière.
J'accompagne donc mes pas clairvoyant de sureté
sur les chemins exigus de la fausse liberté :
A l'extérieur se présente devant moi un ravin
surplombés d'un pont aux allures de ruines.
J'ai les jambes tremblantes ; marchons nous donc en vain ?
Pour apaiser mes doutes ; la tendre voix enfantine
déclara à ma peur qui se faisait sonore
"Le vide est comme l'amour ; infesté d'inconnu
mais une fois franchi, sous les douces vapeurs d'or
on se retrouve pétrifié comme une pale statue "
N'écoutant que le son de cette bouche savante
je traverse ce vide d'une vitesse fulgurante
et la chute qui s'annonçait inévitable
disparu aussi vite que le vent et le sable.
Le gouffre à peine effacé ; me voilà sur mes gardes,
en face de mes yeux se présente toute hagarde
une sorcière blanche aux airs de monstruosités :
Elle s'approche lentement, elle demande un baiser!
Que faire ? La chère voix me dicta une sagesse :
"Laisse donc, comme le poète le fait
parler ton cœur aux milles et uns attraits"
J'accorde alors le baiser d'une vive tendresse.
A la suite de ce geste délicat et somptueux
La voix se révèle enfin dans un chant mystérieux :
" Je suis les ailes flamboyantes du ciel ombrageux ! "
L'albatros est ainsi ; éternellement majestueux !
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... nous faut-il nourrir nos rêves et les réaliser aussi ?