Si jeunesse savait,si vieillesse pouvait.
Ici je n'ai plus d'avenir
je ne puis que revenir.
Je ne retrouverai pas la France
où j'ai été cinquante ans en errance.
Mais je sais encore des chemins creux
où je me promenais heureux.
La campagne s'est désertée
ce qui me convient tout à fait.
J'irai parmi les fougères aigles
où nous nous cachions espiègles.
Dans ces sentiers abandonnés
je songerai à mon passé.
Je me rappellerai ces femmes
qui m'ont donné du vague à l'âme.
Bien trop longtemps je n'ai plus songé
à ces chauds et merveilleux étés.
Pourtant c'est là que j'ai connu
les bons moments de mon vécu.
Les tertres jaunes couverts de mousse
surmontaient des pentes douces.
Adieu moments de jeunesse merveilleux
que je ne puis revoir qu'en fermant les yeux.