l'humanité dormait
sur la foi ankylosée
de mâles à bile cravatés
d'orgueil démesuré
l'humanité dormait
dans la joie étriquée
de ses petits amours fermés
au bras de la fraternité
l'humanité dormait
dans la loi aliénée
d'automates manipulés
au nom de la liberté
l'humanité dormait
sur la voie enténébrée
matériel du progrès
aux ornières d'inégalités
l'humanité dormait
sur des rois endimanchés
aux cerveaux délavés
de couronnes desséchées
l'humanité dormait
sur des moi désorientés
l'oeil avide de cupidité
sur la terre dilapidée
l'humanité dormait
sous le poids industrialisé
de la nature aux pôles hués
sur des airs de mort alité
l'humanité dormait
sur le foie gangréné
de crétins militarisés
au front ensanglanté
l'humanité dormait
sur des voix falsifiées
crachant leurs bêtisiers
aux foules télé-guidées
l'humanité dormait
sous les doigts boursouflés
de porcs experts financés
d'argent salement volatilisé
l'humanité dormait
sous les abois mensongers
des crânes assermentés
asservis à vie d'incivilités
l'humanité s'éveillait
sur le choix tempéré
de mourir ou rêver
un monde d'égalité
l'humanité s'éveillait
sur toi métamorphosé
ouvrant tes ailes d'équité
pour l'amour d'une vérité
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