A kader, à la manière de Kader, car Kader. Deuxième version...
C'est moi le poète des grands vents de sable
Je suis de tristesse douce et ineffable
Parle de neiges de poussières et de déserts
Tandis que la vie autour de moi resserre
Son enclume de fer rouillé
Et ses pétales de soies mouillées
Si tendre je rêve d'horizons mordorés
Au couchant de ma blanche Alger
Et peinds de ma plume arc-en-ciel
Couleurs parmes en ocres ou tons de miel
Au loin l'amie Ema s'épanche
Comme immortelle colombe franche
Et près de moi femmes gravitent
Suis leur fakir oui je lévite
Près de maman mes filles et dulcinée
J'écris à plume et main levée
Sondant les mondes et les naufrages
Vivant la vie tel un grand mage
Déjà mes mots au loin résonnent
On me parle m'écrit raisonne
Mais je reste humble aède loyal
Ma destinée n'est point royale
Mes mots je les écris pour vous
Mes amis les sages et les fous
Parfois femme me fait confidence
Mais bien vite je la tance
Et lui dis allons sois sage
Toi et moi restons des images
La vie n'est qu'un décor de cinéma
Et de toi à moi pas de faux pas
Alors elle m'écrit très cher
Rêvons un peu otons misère
Je vous sais chantre pareil aux grands
Et vous aime et respecte tant
Oui nous faisons seulement semblant
C'est là la magie virtuelle on se sent
Si vite pousser des ailes
Mais la vie est ailleurs, dans le réel.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...