Il est des mots-Ã vous tous...
Il est des mots
Il est des mots tendres comme lèvres vermeille
Des mots couleur de miel et de douces groseilles
Des mots d’appartenance et de serments osés
Des mots couleur d’enfance et de vies dépensées
Il est des mots des vies des mots source et margelles
Des mots où un loup s’abreuve à blanche agnelle
Des mots pardon des mots chiasmes passerelles
Lorsqu’en son puits d’amour le monde en étincelle
Des mots qui claquent au vent tels étendards levés
Des mots cavalerie de stances guerrières
De ceux qui trépassèrent au-delà des frontières
Des mots Napoléon qui sonnent au vent mauvais
Il est des mots azur qui se font doux murmure
Comme chuchotements qui frôlent les passants
Des mots qui pansent même plus terribles blessures
Des mots de guérison offerts en souriant
Il est mots caresses des mots frisson d’automne
On les hume on les prend on les sent on les donne
Des mots si fruités que leur parfum éclate
Tels encens et lumières allumées en pénates
Il est des mots silences qui explosent les cris
A jamais imprimés dans des chairs trop meurtries
Des mots plaies qui lancinent abandons et oublis
Des mots tranchants d’aciers et de feu dépolis
Il est des mots tocsins qui canonnent la mort
Des mots déchirant l’air de milles suppliciés
Lorsque les espérances à jamais viciées
Hurlent infiniment agonies faites à tort
Il est des mots d’amour qui volent libellules
Des mots si veloutés qu’ils semblent papillons
Ils balbutient tendresses maladroits cotillons
De fêtes galantes où la joie tintinnabule
Lorsqu’on frémit de joie devant l’âtre doré
Et que l’enfant paraît embaumé de l’été
Tout l’univers explose de ces mots vérité
Et les menteurs eux-mêmes ont sont émerveillés
Il des mots bonté que jamais n’oublierai
Ils effaceront serpents à sornettes et ogres
A mon tour de te dire entends moi murmurer
Je te jouerai merveilles et saurai rester sobre.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...
