O que je te déteste,
ta paleur m'enfrissonne,
toi qui vient pavaner
aux agonies d'automne,
sous tes airs virginals,
en éclatant linceul
ta rigueur hivernale,
me fait porter le deuil.
Tu viens sournoisement,
t'emparer du décor,
et silencieusement,
quand tout le monde s'endort,
écrasant sans vergogne,
les branches des roseaux
finissant ta besogne,
faisant courber le dos.
Trop sure d'être admirer,
ta blancheur opaline,
recouvrant février,
de ta poudre angeline,
froideur exacerbée,
capricieuse et mesquine,
peux surprendre et tuer,
c'est beauté assassine.
Je ne peux pas t'aimer,
je veux que tu trépasses
quand vient la trinité,
là , je reste de glace,
Quand mon aimé soleil,
te fissures et te casses
quand ses rayons vermeilles,
aux beaux jours, font la place.
O toi reine des hivers,
enfin ton règne expire,
tu retournes à la terre,
et la nature respire,
la caresse du redoux,
rend vie à nos jardins,
tu te transforme en boue,
quand le printemps revient.