Plume de platine Inscrit le: 31/12/2006 De: Chlef / Algérie Envois: 7615 |
La réincarnation... La réincarnation
Partent les deuils sous les vents brusques de l'automne, c'est mon voeu et il sera exécuté, c'est divin. L'enterrement sera arrêté, le linceul enlevé à cette dame que je vois vivante, je l'ai touchée, son sein bat une autre forme de vie que son regard me prie de pénétrer, son cou brille d'une noblesse transparente qui circule dans ses veines dont je me permets de flairer le parfum et de mordre l’ombre du coin de mes lèvres ivres de salive laiteuse que me procure son sein généreux. Le geste furtif devient une caresse allongée sur cette sculpture vivante, à moitié endormie, égarée entre mes bras, à la conquête de ma chair nue. C'est ainsi son droit, je l'ai décidé, je suis son destin.
La grande torture de l'exilé Et ses défaites en défilés, L'âme de son corps est refoulée Vers d'autres vœux qui l'appelaient.
Brillent les étoiles de mille feux dans le ciel sombre comme si le soleil du jour n'est pas du tout parti, brille le phare du port pour indiquer le chemin du salut à mes bras marins, mes yeux aveugles fermés sur un monde vierge ou il n'existe pas de saisons, pas de temps, juste cette âme vivante que le peuple croyait décédée et moi, je suis la présence qui conditionne la vie à la dame au linceul blanc.
Le mal du peuple persécuté Quand le deuil blanc est arrêté, Arrêtez, dis je, c'est la princesse que vous souhaitez, Je suis le roi, elle me l'a bien chuchoté.
L’enterrement
Arrêtez l'enterrement de l'ange divin, C'est un ordre, je suis le destin. Allez vous creuser une tombe au loin, Ici c'est le paradis, c'est le jardin.
Arrêtez d'endeuiller les airs aux nouveaux nés, Plantez au lieu des versets et des sonnets, Plantez des grains il poussera le lierre Qui liera les cœurs de la terre entière.
Arrêtez de pleurer le départ du soleil Il reviendra demain à l'heure du réveil, Semez des verbes, ça donnera des mots Rouges d'amour tel le coquelicot.
Arrêtez de faire plein de cercueils, Allumez les braises viriles de l'orgueil, Il en suera des coulées de joie Fortes comme la parole du roi.
Arrêtez le fer autour des frontières, Partez sans se tourner derrière, Donnez la main et vous aurez du miel, De l'eau, du blé et la blancheur du sel.
Arrêtez l'enterrement du destin, C'est un ordre, c'est divin, Otez moi ces fleurs tristes, ces chrysanthèmes, Pousseront les roses qui disent je t'aime.
Arrêtez la mort il naîtra la vie, Le soleil ornera la nuit, Unissez vos plumes pour narrer l'histoire De la belle lune qui s'incline au noir.
Kader... Extrait d'un recueil de nouvelles...
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