Qui pourra m’expliquer pourquoi pas une idée
Ne sort de ma caboche entêtée à se taire ?
Aurais-je la cervelle à ce point si bridée ?
Ma muse deviendrait une contestataire ?
Neurones endormis je ne sais où puiser
De quoi nourrir ma page à la teinte livide,
Et je sens que mon corps finit par s’épuiser
A rechercher en vain dans une tête vide.
Les yeux sur le papier, je me noie dans le blanc
Qui m’absorbe, inconscient, dans sa fibre affamée.
Je me sens aspiré. Comme c’est accablant !
Ma feuille se rebelle, se croyant diffamée !
Aurais-je tout donné de ce qui est en moi
Pour en arriver là ? Ne plus pouvoir écrire ?
Aucun mot ne résonne et le cœur en émoi
Je m’enfonce au néant que je voudrais proscrire.
……..
La pointe du crayon s’est figée, immobile,
Sur la surface claire où je suis enlisé
Et je la vois glisser, mouvement malhabile…
Un mot, très mal écrit, s’est matérialisé…
Je ne peux contrôler ma main en mouvement !
Ces mots ne sont de moi ! Ai-je un alter ego ?
« Je n’avais pas écrit la fin des « Châtiments »
Calmez-vous mon ami ! Je suis Victor Hugo ! »
........
Maintenant je saurai, quand viendra le « trou noir »,
Que ce n’est mon cerveau qui souffre et se distord.
Si ma muse a quitté mon « crâne-promenoir »
N’aurai qu’un signe à faire à mon copain Victor !