L’EPOUVANTAIL CRUCIFIE

L’épouvantail crucifié
Pourrait-il te ressembler ?
Tu ne peux pas le nier :
En toi, tu le sens trembler…

Il est sage comme une image,
Immobile et statufié ;
Son anonyme visage
Ne cesse de supplier…

Horizontal, vertical
Dans un décor éprouvé
Il apparaît théâtral
Jouant son rôle muet.

L’épouvantail dessiné
Parle de la dernière escale.
Juste avant l’éternité,
Connaît-il –la fringale ?

Les enfants qui l’ont croqué,
Là, sur la toile du ciel
Ont inventé son tourment
De pauvre clone, clown, pluriel.

L’épouvantail crucifié
Mime des milliards de visages :
Souvenirs d’un tout jamais
Que transportent les nuages.

Pierre WATTEBLED – le 30 août 2008

(Des enfants ont créé un personnage étrange sur le squelette d’une croix en bois, à l’entrée d’une maison de retraite. Cette œuvre éphémère m’a suggéré ce poème)

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Beau poème Pierre, l'homme est aussi un épouvantail dressé arbitrairement, cloué dans le sol malgré les ailes qui dansent la liberté au gré du moindre vent...
Merci pour ces jolis vers plein de sens et de poésie...

Kader...

la fleur tracée
tourne ses pétales noires
dans la chair folle de l'épouvantail
rien n'annonçait une existence si forte

trés joli poème
merci bien

Certainement l'homme crucifié interpelle ? En l'occurrence, il m'a semblé qu'il l'était tel qu' il a été créé sur ce croisillon de bois tendre. Evidemment la symbolique insiste sur le grand sacrifice, mais il représente aussi celui de la rencontre horizontale et verticale: ce symbole représente aussi le point de rencontre entre les hommes ;
Pour le reste, et au final, l'épouvantail sans visage, aiguise la curiosité. La mienne, peut-être. Et voilà que je tente d'explorer ce champ où ma pensée s'impose.
Demeure un tourment que mon imaginaire tente de combler.

Cordialement.

Pierre WATTEBLED

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