Eclose au printemps sur un doux lit charmant,
une rose se voile et attend son amant,
sa feuille morte qui s’en va prend son envol,
sa sève s’écoule sous sa robe froissée,
caresse la terre puis parfume le sol,
son âme effeuille une rouge pensée.
Pour arroser sa beauté sous mes mains en pleurs,
pour là chanter ou pour ici toujours mieux plaire,
pour la rosée d’un jour, pour les petites fleurs,
pour s’éveiller à l’horizon ou pour se taire,
dansent les mots au cœur joyeux de l’univers,
les mystères du ciel transpirent sous les vers.
La plume du soleil bien ravie rayonne,
trace puis s‘efface, vers l’infini chantonne,
se noie dans le rouge cramoisi d’automne,
mon sang se réchauffe sous son drap monotone,
puis s’endort aux veines de l’hiver qui frissonne.
Tendres chimères ou vérité qui résonne,
triste discours, sourire, larme ou louange
nés d’un songe ou des étoiles de cet ange,
j’aime vous écouter, pour moi c’est un plaisir !
Quelle joie de vous lire et de vous relire,
d’entendre ce que vous avez tous à nous dire.
Ainsi se berce la poésie sous mes yeux,
à l’ombre noir de cet été qui se fait vieux.
Toujours se sculpte la vie qui meurt un peu,
noyée dans l’encre d’un cœur ébloui de bleu.