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     Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspirĂ© de l'idylle III de ThĂ©ocrite)
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  22/7/2008 11:18
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
Le chevrier, ou Amaryllis

Amaryllis, devant ta grotte je pleure,
Hostile, tu me fuis, Ă©pris, je demeure
Et à tes lois cruelles mon cœur est soumis !
Ô, Tityre ! Viens, mon fidèle ami,
Tandis que ce chant sort de mes lèvres,
Veille sur mes boucs et sur mes chèvres
Et laisse gémir ton ami amoureux.
Mais prends garde, ce bouc est vigoureux,
Il vient de Libye, comme moi il est morne
Et pourrait te frapper de sa corne.
Douce Amaryllis, souffre que mon cœur
Se plaigne de tes hautaines rigueurs !
Souffre qu’un amant épris de tes charmes
Devant ta grotte verse des larmes !
Ă”, Nymphe ! Une fois je te vis
Et le repos par tes yeux me fut ravi ;
Loin de moi mon troupeau éploré erre
Et maudit ma solitude austère ;
Mes chèvres esseulées aux regards inquiets
Dont le front caressait jadis mes pieds
Et que les traits de Cupidon blessent,
Éprises de leurs boucs me laissent
Dans les bois profonds pour toi soupirer.
Et le jour et la nuit m’ont vu pleurer,
Et l’aube, et le matin, et l’aurore,
Ont vu pâlir mon front qui t’implore !
Ô, Amaryllis ! Voilée par le soir,
Devant cette grotte qui te cache viens t’asseoir
Et d’un amant vient ouïr les prières !
La nuit rendra plus radieuse ta lumière,
La nuit propice aux couches des amants !
Viens, déesse dont le front est charmant,
Qui du fils d’Éthlios égales la paresse !
Appelle un amant qui se meurt d’amour
À tes côtés, Nymphe belle comme le jour !
Ne me trouves-tu point beau ? Aphrodite
Est d’Héphaïstos l’épouse maudite,
Ă€ tes yeux cruels suis-je donc plus laid
Que ce dieu boiteux ? Mon front te déplaît,
Mon nez est-il trop court, mes yeux trop sombres
Pour t’inspirer tant de dédain ? Dans l’ombre
J’implore ton cœur et tu ne m’écoutes point.
De mon regard ton regard est plus loin
Que la Perse des colonnes d’Alcide !
Ô, déesse à mes vœux homicide !
Reçois ces dix pommes rouges comme mon cœur
Blessé par les traits de tes feux vainqueurs !
Pour adoucir ton cœur dur comme le marbre,
Je les au cueillies sur ce doux arbre
Que m’a montré l’arrêt de ton blanc doigt ;
Inexorable déesse, aime-moi
Et demain je t’apporterai dix autres.
Cette grotte oĂą tu te caches est la nĂ´tre,
Elle sera la couche oĂą nos radieux fronts
Dans les ténèbres amies s’embrasseront !
Mais que ton cœur m’écoute et ton oreille !
Ô, dieux ! Que ne suis-je légère abeille !
Dans ta grotte sombre je pénétrerais,
Et rapide comme le vent je me glisserais
Dans le lierre et la fougère qui sont ta couche
Et ma bouche embrassera doucement ta bouche !
De l’amour je sais maintenant les douleurs !
Dieu impétueux qui raille nos pleurs,
D’une lionne il a sucé le sang. Sa mère
L’a nourri dans les bois où erre la Chimère.
C’est l’amour qui embrase tout mon sang !
Jeune fille au regard doux, ton Ĺ“il puissant
Me séduit, et ta beauté m’alarme !
Amazone dont l’ardeur me désarme,
Ă”, Nymphe aux noirs sourcils ! Dans tes bras,
Prends-moi, Nymphe cruelle comme HĂ©ra
Qui jadis châtia l’immortel Hercule !
Voici venir le pâle crépuscule,
Viens, Amaryllis ! Cette obscurité
Amie de l’amoureuse témérité,
De l’amour sait voiler les feux tendres !
Déesse, daigne me voir et m’entendre,
Ou je briserai – Présent, hélas, trop vil ! –
Cette couronne de lierre et de persils
Qu’amoureux, j’ai tressée pour te plaire !
Mais tu ne m’écoutes point ! Que faire ?
Que devenir ? Ô, tu n’écoutes point ma voix !
Dans la mer vaste et moins cruelle que toi,
Dans la mer dangereuse et profonde
Dont le pĂŞcheur Olpis dompte les ondes
Et en fait sortir le farouche thon,
Je me jetterai. Si le divin Triton
De la mort sauve cet amant qui t’effare,
Que mon désespoir réjouisse ton cœur barbare !
Je sais que tu me hais. Naguère dévot,
J’interrogeai la feuille du pavot,
Qui dans ma main pressée resta muette !
L’enchanteresse Agréa, inquiète,
Dont le crible sait deviner l’avenir,
Me dit : « De ses feux oublie le souvenir,
Chevrier, ne l’aime point, elle te torture. »
Cependant, malgré tous ces augures
Qui désespèrent le cœur le plus épris,
Ton image hante toujours mon esprit
Et je ne puis t’oublier, cruelle.
Une chèvre blanche aux riches mamelles
Est le gage que veulent t’offrir mes feux.
Je ne suis point roi pour Ă©blouir tes yeux
Avec l’or que toutes les femmes chérissent.
Si ton cœur n’obéit qu’à tes caprices,
À Érithacis, la fille de Mermnon,
Érithacis dont le cœur loue mon nom,
Je donnerai la chèvre, présent inutile
Qui n’enchante point tes yeux qui me mutilent !
Et…Dieux ! Je sens tressaillir mon œil droit !
Cette inhumaine qui m’inspire tant d’effroi
Après tant de soupirs, viendra-t-elle ?
Sous ce pin je vais m’asseoir. Ma belle
Est chaste, mais n’a point un cœur d’airain.
Je chanterai pour bercer son cœur souverain.

Je chante Bias et Hippomène,
Je chante Adonis et Endymion,
Et pour t’attendrir, inhumaine,
Je chanterai aussi Iasion !

Jadis amoureux d’une jeune princesse,
Hippomène, qu’Atalante blesse,
Les mains chargées de pommes comme mes mains,
De sa belle dompta le cœur inhumain !
Je chante Bias et Hippomène,
Je chante Adonis et Endymion,
Et pour t’attendrir, inhumaine,
Je chanterai aussi Iasion !

Mélampe, que les dieux le bénissent !
D’Iphiclius conduit les génisses
À Nélée, père cruel de Péro,
Femme de son frère Bias, noble héros !

Je chante Bias et Hippomène,
Je chante Adonis et Endymion,
Et pour t’attendrir, inhumaine,
Je chanterai aussi Iasion !

Adonis, dont VĂ©nus fut amoureuse,
Vit cette déesse pour sa mort malheureuse
Descendre aux Enfers de leur hĂ´te contents,
Implorant Perséphone et le Printemps !

Je chante Bias et Hippomène,
Je chante Adonis et Endymion,
Et pour t’attendrir, inhumaine,
Je chanterai aussi Iasion !

D’Endymion, amant d’une déesse fière,
La lune amoureuse ferma la paupière.
Que ne puis-je comme lui dormir
Sur ton sein, Amaryllis, sans frémir !

Je chante Bias et Hippomène,
Je chante Adonis et Endymion,
Et pour t’attendrir, inhumaine,
Je chanterai aussi Iasion !

Iasion, fils de Minos et de Phrynie,
De Cérès alluma la flamme infinie
Qui l’aima dans un champ trois fois blessé.
Que ne puis-je comme lui te caresser !

J’ai chanté Bias et Hippomène,
Adonis, Iasion et Endymion,
Mais je ne vois point, Ă´, inhumaine,
De ton soleil chéri les doux rayons !

Je suis las et je vais dormir ici.
Je ne chanterai plus. Les loups, ainsi,
Dévoreront l’amant qui te courrouce,
Et ma mort comme le miel te sera douce.
Clair Obscur
Envoyé le :  22/7/2008 12:13
Plume de platine
Inscrit le: 26/6/2007
De: Au-delà de la raison, au royaume de la poésie
Envois: 7391
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
l'amour peut être cruel quand il n'est pas partagé ! comme toujours tu nous enchantes par ton talent qui se confirme de jour en jour ! ta culture donne à tes poèmes une autre dimension


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@ textes protégés

vauv
Envoyé le :  22/7/2008 12:17
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
Quel merveilleux poème, cher Bennhy, tes mots transportent vers un autre monde...dans lequel j'aime à m'y ressourcer...
Fort bien inspiré...et ta divine plume nous offre un magnifique poème...malgré la tristesse...j'ai adoré...
BRAVO très grand poéte...
Merci de partager ton talent ici.
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

anonyme
Envoyé le :  22/7/2008 19:47
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
l'ydille t'a inspiré un joli texte, dur dur l'amour à sens unique
tatsy
Envoyé le :  22/7/2008 21:01
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
Triste, mais Ă´ combien superbe!
mon ami pour tes mots enchanteurs!

Katel


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tatsy

"D'une joie mĂŞme, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

Mostafa
Envoyé le :  23/7/2008 1:30
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
Quelle saga époustouflante,à couper le souffle! Quel amour ardent et brûlant! Et tant de noms qui font rêver!
Je suis las et je vais dormir ici.

...............................................................................
Mostafa,point fat,seul,las si doux,rĂŞvant de sa mie!!!
abouhoda
Envoyé le :  11/8/2008 13:03
Plume d'or
Inscrit le: 17/7/2007
De: Maroc
Envois: 1767
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
Un très beau poème que j'ai bien apprécié
très belle réflexion
C'est agréable à lire


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la vie n'est qu'un voyage dans le temps et l'humanité n'est pas éternelle Soyons donc optimistes

alaplume
Envoyé le :  19/8/2008 18:39
Plume de platine
Inscrit le: 4/5/2008
De: GUINGAMP
Envois: 4242
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)
haletante lecture, je me délecte...
quelle culture, mon cher, j'en reste bouche bée et oreilles aux abois!



Alain


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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur Ă©tait lĂ !

DIDO
Envoyé le :  20/8/2008 0:44
Plume d'argent
Inscrit le: 6/1/2008
De: D'ici ou d'ailleurs
Envois: 281
Re: Le chevrier, ou Amaryllis (Poème inspiré de l'idylle III de Théocrite)


Je reste bouche bée aussi devant ton talent, mais quel magnifique poème et quelle inspiration.


Pour ton style et ta plume.


C’est toujours un plaisir de te lire mon cher bennhy.





Amitiés DiDo


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Tout le monde pense te connaître de par ton apparence, mais seulement quelques rares te connaissent vraiment.


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Mon blog: http://dido1309.skyrock.com

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