ESTELLE MOUZIN
Bravant des temps de loups, l'enfant quittait l'école
Et la douce Céline accompagnait ses pas.
Nous étions en hiver, et la brume, étant folle,
Recouvrait tout le bourg, que gagnaient les frimas.
Un morne froid griffait la doudoune d'Estelle,
L'obligeait de hâter ses pas, sur le trottoir,
A chasser le silence et fuir l'ombre mortelle.
En son for intérieur brillait un peu d'espoir!
Vint le dernier adieu entre ses deux mésanges.
Dans le coeur de l'amie, Estelle était un ange!
Elles continueront, naïves, leurs chemins.
Le calvaire d'Estelle allait nouer le drame;
Un bourreau, ignorant, devint son assassin,
L'éloignant du berceau, de ses poupées en larmes!
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.