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     Sérénade romaine
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  2/7/2008 10:59
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Sérénade romaine
Sérénade romaine
Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !
Votre œil est radieux comme l’aurore,
Blanche sœur de la lune dont les monts sont épris ;
Vous bercez mon cœur et vous bercez mon esprit,
Ô, vous que j’aime, ô, vous que j’implore !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Votre voix oublieuse au repos m’appelle,
Votre parfum, qu’Eurus emporte sur ses ailes,
Conduit ma nacelle lasse à son port,
Loin du monde dont l’œil jaloux nous surveille ;
Oh ! Votre rire est le jour qui me réveille
Et votre sourire la nuit qui m’endort.

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Plus blanc que les cygnes que caresse Méandre
Est votre front si beau, votre front si tendre,
Où du jour je vois reluire les rayons ;
Comme Thémis, terrible aux pécheurs, vous êtes auguste,
L’univers obéit à ses arrêts justes
Et à votre beauté qui courbe les monts !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Et pourtant, vous êtes si chaste ! Quand vous passez,
Le vent amoureux qui aime à vous caresser
Et remue doucement votre chevelure,
Vous fait frémir, amie de Diane et de Daphné !
Oiseau, vous chantez ; soleil vous rayonnez,
Et toutes vos paroles sont des murmures !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Que vos attraits sont doux ! Que vos grâces sont pures !
Cérès, qui remplit les sillons de verdures,
Fait fleurir la terre où errent vos pieds nus ;
Quand vous foulez la terre, loin des regards des hommes,
Vous faites épanouir toutes les fleurs de Rome,
Comme Paphos sous les pieds de Vénus !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Le mont fier, que charment vos célestes pouvoirs,
Quand votre Å“il rayonne, baisse son front pour vous voir
Et se dit : « Deux soleils éclairent la terre !
En bas rayonne une déesse et en haut un dieu !
Et les forêts sont plus radieuses que les cieux
Où je vois reluire sa beauté austère ! »

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Le Cælius vous offre ses fleurs, et le Tibre
Vous berce avec le chant de ses eaux blanches et libres
Et vous dit : « Naïade, venez vous asseoir
À mon bord fleuri que nulle houle ne tourmente !
Ô, venez donc, vous qui êtes plus charmante
Que le jour, et plus douce que le soir ! »

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Et moi je vous dis : « De Cupidon les doux traits
Ont blessé mon cœur que n’émeuvent que vos attraits !
Ô, déesse ! Je vous aime et je souffre,
Et le docte Esculape ne peut point me guérir ;
Je veux pour vous vivre et je veux pour vous mourir
Car tout l’univers sans vous est un gouffre ! »

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Ô, malédiction ! Ô, de Mercure fils cruel !
Apollon, tes traits sont bien plus doux ! Que le ciel
Qui voit de vos yeux le dard qui me blesse,
Daigne secourir la victime de votre amour
Dont la nuit aigrit la douleur, et dont le jour
Avec ses rayons dévoile la faiblesse !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Pourquoi vous cacher ? Quel dieu à mes vœux vous voile ?
Quand dans le firmament reluisent les étoiles,
J’erre et de votre image je me souviens.
Poète dont vos doigts caressent la lyre,
À tous les lieux bénis où je vous vis sourire,
Comme l’oiseau à sa branche, je reviens !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Songeur, je chante votre jeunesse sans rides
Et je loue vos charmes, ô, ma douce Piéride !
De chaque pré que vous foulâtes je bénis
Les fleurs, et j’envie la bienheureuse quiétude,
Et les dieux me virent dans cette solitude,
Mouiller la terre de mes pleurs infinis !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Ô, voyez cette mer dont Neptune guide les ondes,
Voyez ce bois profond que l’œil jamais ne sonde ;
Elle est moins immense, il est moins obscur
Que mon cœur amoureux et qui vous adore
Et qui de m’aimer prie votre cœur encore,
Charmante Vestale dont le front est pur !


Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Vous ne pouvez m’aimer ; je ne puis vous haïr.
Pour Hélène, l’on vit les Achéens assaillir
Ilion. Pour vous, j’assiégerais le monde !
Et vous me verriez, à vos douces lois soumis,
Jusqu’aux colonnes d’Hercule combattre vos ennemis
Et de mes flottes remplir la mer profonde !
Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Ô, Juventas ! Pour que vos yeux me pardonnent,
J’irai dans les lieux que le jour abandonne
À la nuit. De cette terre banni,
Je chanterai vos charmes fiers et vos grâces hostiles,
Ou je châtierai, comme Apollon la Sibylle,
L’austère beauté qui vous rajeunit !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Une fois, je vous vis. Devant un autel quiet
Dont le marbre est moins blanc que vos pieds,
Vous priiez, et vous étiez courbée
Sur l’encens, comme une branche par l’aquilon ;
Oh ! J’eusse aimé, armé de la lyre d’Apollon,
Chanter cette aurore dans la terre tombée !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

J’oublis alors les dieux. Et ne songeant qu’à vous,
Près de cet autel je vous priais à genoux
De m’aimer et de bénir ma flamme,
Jupiter avec son Foudre eût pu terrasser
Ce mortel impie dont l’Olympe est courroucé,
Mais je ne songeais qu’à vous, douce femme !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Aimons-nous, déité ! Les Heures aux ailes rapides
Ne demeurent point, et fuient nos yeux avides !
Seul l’amour demeure, l’amour éternel
Que Junon bénit et que les dieux vénèrent !
La gloire et le renom sont de vains tonnerres
L’amour, c’est le temple, et mon cœur l’autel !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !

Moi, je n’aime que vous ! Et je vous aimerai
Comme le jour blanc l’aurore qui apparaît
Et qui caresse le firmament vaste
Avec ses ailes frêles et ses doigts dorés ;
Et je ne cesserai point de vous adorer
Radieuse beauté dont le cœur est chaste !

Vous dont le front est doux et le charme vainqueur,
Ô, déesse ! Laissez-moi pleurer sur votre cœur !
vauv
Envoyé le :  2/7/2008 11:48
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Sérénade romaine
Cher Bennhy, quelle sérénade...aucune envie que ton superbe poème finisse...tant je fus prise dans cet élan d'amour...
Comme c'est d'une profonde spiritualité, avec toutes ces références...
Une magnifique déclaration...qui pourrait y résister ?
Merci de partager ton immense talent ici.
Sophie.


----------------
"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

tatsy
Envoyé le :  2/7/2008 18:49
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: Sérénade romaine
Je suis d'accord avec Sophie, je ne veux pas que cette charmante sérénade s'achève tant elle est belle!!

Katel


----------------
tatsy

"D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

anonyme
Envoyé le :  2/7/2008 18:51
Re: Sérénade romaine
une magnifique sérénade
colombe
Envoyé le :  2/7/2008 18:58
Plume de platine
Inscrit le: 7/6/2007
De:
Envois: 3916
Re: Sérénade romaine
Encore une fois tu nous fais rêver sur tes mots, je commence ma lecture, le temps s'arrête, vraiment c'est un bel écrit on se laisse emporter, merci pour le partage
Colombe


----------------
Si la poésie est un art, le partage est l'art suprême !

Mon blog,
http://www.lesmotsdits.fr/

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  2/7/2008 20:01
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Sérénade romaine
Sophie,
Tatsy,
Roky,
Colombe,
Merci à vous !
nad34
Envoyé le :  2/7/2008 21:06
Plume de diamant
Inscrit le: 27/2/2007
De: languedoc roussillon
Envois: 12223
Re: Sérénade romaine
Quelle culture Bennhy!!C'est un véritable plaisir de passer de l'olympe ,ses dieux et déesses et ses demi-dieux,ses allusions à cette mythologie ne rend que plus merveilleux tes poèmes!!
Cette femme,déesse à tes yeux a bien de la chance d'être aussi vénérée! c'est une sérénade que toute femme souhaiterait entendre!
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  2/7/2008 21:08
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Sérénade romaine
Merci Nad, tu me fais trop d'honneur.
alaplume
Envoyé le :  2/7/2008 21:24
Plume de platine
Inscrit le: 4/5/2008
De: GUINGAMP
Envois: 4242
Re: Sérénade romaine
Si l'on compare Oasis à l'Olympe, tu en es sans nul doute notre Zeus, mon cher Bennhy.

Je m'agenouille à tes vers, et je m'incline devant tant de maîtrise de notre langue, à laquelle tu redonnes toute la beauté perdue par les simplifications qu'on a tendance à lui imposer.
Je m'émerveille et mes yeux s'écarquillent et scintillent de mille feux lorsque je vois ce "sublime" subjonctif que tu remets au goût du jour... Comme j'eusse aimé écrire tout cela moi-même! Tu me donnes des envies de m'améliorer; quand je vois ce qu'on peut faire avec des mots, des conjugaisons... et un zest de culture, je me dis que je n'ai plus qu'à travailler... et à espérer t'arriver ne serait-ce qu'à la cheville.

Ce commentaire est peut-être un peu long, mais ton poème le vaut bien.


Alain


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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là!

Chyren
Envoyé le :  3/7/2008 9:36
Plume de satin
Inscrit le: 10/6/2008
De: France, Paris
Envois: 22
Re: Sérénade romaine
Encore une fois beaucoup de qualité et de beauté.
Merci Bennhy

Clair Obscur
Envoyé le :  3/7/2008 13:29
Plume de platine
Inscrit le: 26/6/2007
De: Au-delà de la raison, au royaume de la poésie
Envois: 7391
Re: Sérénade romaine
beaucoup de talent et de maitrise !


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@ textes protégés

anonyme
Envoyé le :  3/7/2008 14:38
Re: Sérénade romaine
Je viens de passer un trés agréable moment dans l'olympe avec cette déclaration d'amour à faire palir tous les dieux, cette femme déesse que tu sublimes par tes mots ne peut que se laisser emporter par cette trés belle déclaration. Bravo !

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