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     Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  1/7/2008 12:07
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
Épître, Déjanire à Hercule
Plus tibi q Iuno nocuit Venus : illa premendo
Sustulit. Hæc humili sub pede colla tenet.
(Publius Ovidius Naso)

Ta gloire égale ma mélancolie,
Ô, Hercule ! Le nom odieux d’Œchalie
Où aujourd’hui, vaincu et vainqueur,
Ton bras est déshonoré par ton cœur,
M’épouvante, ô, bruit à ton nom funeste !
L’on dit que le fils du dieu céleste
Qu’une nuit n’a point suffi pour enfanter,
Que celui qu’on a vu épouvanter
La Macédoine, Thessalie, Sparte et Thrace,
Et dont le bras valeureux terrasse
Les dieux, ses frères, dans l’Olympe élevés,
Par le Foudre de leur père sauvés ;
Que celui dont tout l’univers tremble,
Le vaillant Hercule, que mille hommes ensemble,
Ne peuvent vaincre, et qui brava les Enfers,
Courbé aux pieds d’Iole, bénit ses fers !
Toi qui vainquis Héra et Eurysthée,
Pour cette indigne fille d’Eurythée
Que le vent jusqu’à tes bras emporta,
Et qui, fière de sa victoire, te dompta,
As-tu osé soupirer, coupable ?
Si les larmes d’une épouse misérable
N’émeuvent point ton cœur prompt à oublier,
Pour ton nom et ta gloire sois inquiet !
Aphrodite, plus qu’Héra, te fut fatale !
Elle t’humilia, héros au front pâle,
En remuant son aile, livide guerrier,
De ta tête elle fait choir les lauriers
Et elle fléchit ton bras redoutable !
À ton nom Héra fut plus équitable ;
En t’opprimant elle te rendit glorieux.
De sa vengeance les arrêts furieux
Te firent illustre. De sa sœur la haine
À des fers ignominieux t’enchaîne !
Ô, vois l’univers à tes lois soumis !
Souviens-toi du nombre de tes ennemis ;
Souviens-toi du nombre de tes victoires !
Ô, Hercule ! Ne fais point pleurer ta gloire
Comme tu fais pleurer ta femme aujourd’hui !
Comme le soleil qui dans l’azur reluit
Dans tous les cœurs, dans toutes les âmes,
Les poètes, dans des vers pleins de flamme,
Chantent tes travaux. Comme des Olympiens,
Le monde, qui loue ton nom, se souvient
De l’Hydre par ton bras anéantie,
De Cerbère que tu vainquis, d’Erythie,
Du Stymphale, d’Hippolyté, de Géryon !
Toutes les mers qui virent briller ton rayon
Te bénissent et à tes voiles furent propices ;
La terre te loue. Pour toi, les sacrifices
Comme pour les dieux, fument au pied des autels.
Comme Atlas, tes bras portèrent le ciel
Qui dans ses bras portera ton ombre.
Souviens-toi de tes exploits sans nombre !
Dans ton berceau qui te porta enfant,
Tu étouffas, dans tes bras triomphants,
Les deux serpents qu’Héra mit dans ta couche,
En bravant sa vengeance farouche,
Et homme, te voilà d’une femme le captif !
Comme l’onde qui grandit sur le récif
Se brise, te voilà brisé, sans armes,
À la place du sang versant des larmes,
Au pied de ton amante, malheureux !
Sans écouter mes soupirs douloureux,
En me voyant l’on dit : « Qu’on recule !
Voici venir l’épouse d’Hercule ! »
Ô, funeste hyménée ! Ô, triste honneur !
Je porte le fardeau de ta grandeur ;
Ton nom est radieux. Le mien, qu’on oublie,
Est sombre. Bien qu’à toi l’hymen me lie,
Tu es un mont ; je ne suis qu’une fleur.
Ô, femmes, qui ne voyez point ma pâleur,
Vous m’enviez, mais que je suis à plaindre !
J’aime Hercule. Mais puis-je ne point le craindre
Quand il vient, du sang d’un monstre couvert,
Content de braver mille périls divers,
L’œil encore farouche, cacher sa lame,
Et embrasser, vainqueur, son humble femme ?
Les dieux aux hommes ne sont point pareils.
Comme éblouie par les rayons du soleil,
En le voyant je baisse ma prunelle.
Toutes mes nuits me semblent éternelles,
Car dans ma solitude j’attends toujours
De mille terres inconnues son prompt retour !
Il vient comme un hôte à sa demeure
Et ne console point son épouse qui pleure
Et tremble pour son infidèle époux ;
Qui pour lui implore les dieux à genoux
En songeant aux périls qui le menacent !
Hypnos ne ferme point ma prunelle lasse
Dont tu ne vois ni l’amour ni l’émoi ;
Hyllos est loin de Trachis et de moi.
Captive, cette solitude me blesse,
Le courroux d’un homme et d’une déesse
Dont tu braves l’inimitié, me poursuit,
Et mes jours sont tristes comme mes nuits !
Et toi, que fais-tu ? Ô, infidèle !
De mille femmes épris, tu emploies ton zèle,
Ton zèle criminel, pour m’outrager !
D’Omphale qui t’humilia et d’Augé,
De Mégara, mère malheureuse,
De Lavinia de toi amoureuse,
D’Astyoché, de l’impure Fabula
Qui jusqu’au mont Palatin t’appela,
De la fille d’Urménus par toi bénie,
Des filles de Theutra et d’Ionie,
Je me souviens. Tu n’as point honte, héros,
D’être de mon cœur le sombre bourreau.
Le ciel qui t’envoie, et le Méandre
Rougissent de te voir, comme une vierge tendre,
Toi, fils de Zeus, qui bravas mille dangers,
Dans un lit à ton hymen étranger,
Dormir en respirant une rose !
Cette peau que sur un sein blanc tu poses
Est la tienne, ô, lion par une femme dompté !
Tes victimes eussent rougi de ta lâcheté ;
L’Hydre de Lerne et le Taureau de Crète
En voyant ce héros que rien n’arrête
Aux pieds d’une maîtresse soupirer !
Ô, Hercule ! Osant me déshonorer,
Sous mon toit tu amènes ton amante,
Femme effrontée, impure, mais charmante
Que ton amour ose confier à mes soins !
Ah ! De m’offenser tu ne rougis point !
Pourtant, infidèle, tu m’as aimée !
Maintes fois, sur ma chevelure parfumée,
Tu te penchas, amant au front radieux,
Ô, mon époux, ô, mon roi, ô, mon dieu !
Sur l’autel de ton amour, sans faiblesse,
J’ai sacrifié ma douce jeunesse
Et de mes années fait fumer l’encens ;
Ô, je m’endormis sur ton cœur puissant
Tant de nuits, pareilles à tant d’aurores,
Ma bouche murmurant ton nom encore !
Pour moi – n’en rougis point – époux vaillant,
Tu affrontas jadis deux assaillants,
Achéloüs, le père des Sirènes,
Et le noir Nessos. Ta bravoure souveraine
Et ton bras puissant les firent faillir.
Ah ! Pourquoi donc aujourd’hui me haïr ?
De mon amour châties-tu le crime ?
Amante, faut-il que je sois victime ?
Reviens, ô, mon doux Hercule ! Reviens
À mon cœur qui de tes vœux se souvient,
À mon cœur amer que rien ne console
Hormis tes caresses et tes paroles !
vauv
Envoyé le :  1/7/2008 16:26
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
Bennhy, ton poème est divin...
Ovide, t'inspire à merveille...et comme ta plume est sublime...voilà le résultat...j'ai adoré.
Quel talent, cher ami.
BRAVO...épatée par ton souffle, ton aisance...
MERCI beaucoup.
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

Mostafa
Envoyé le :  1/7/2008 17:05
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
Pour écrire ce poème,il t'a sûrement fallu la force surhumaine d'Hercule!
Moi qui suis incapable d'un tel exploit,je n'ai qu'un tout petit mot pour t'exprimer ma joie: BRAVO!

Mostafa,point fat,seul,las,si doux,rêvant de sa mie!
anonyme
Envoyé le :  1/7/2008 23:43
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
un seul mot magnifique
candide
Envoyé le :  2/7/2008 0:00
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/10/2007
De: Maroc
Envois: 9760
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
je constate que tu es très impregné des grands classiques! Rien ne les vaut , et ta plume est sublime , bravo à ton souffle !


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MB CANDIDE

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  2/7/2008 1:26
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
Merci mes chers amis, vous me faites trop d'honneur...Vous savez je ne prétends guère être un grand poète, mais je fais ce que je peux. Merci encore une fois pour vos doux commentaires!
nad34
Envoyé le :  2/7/2008 11:07
Plume de diamant
Inscrit le: 27/2/2007
De: languedoc roussillon
Envois: 12223
Re: Épître, Déjanire à Hercule (inspiré du chant IX des Héroïdes d'Ovide)
Comme c'est beau la façon dont tu t'es mis dans la peau de cette aimante qui pendant des mois et années durant a cousu et décousu le linceul qu'elle brodait pour celui que tout le monde croyait perdu!!Une bien triste continuation de cet amour qui paraissait invincible et qui a l'air de s'être entaché au cours des années!!
Tu as une plume qui aime de raconter l'antiquité,une pèriode dont on ne se lasse pas de conter!!
Merci pour ce récit et surtout:


Oups,Bennhy,je suis impardonnable,je viens en te lisant de me rendrecompte que j'ai remplacé Hercule par Ulysse!!9a reste de la mythologie,mais,pas la même histoire non!!Pardon!!
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