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     Ă€ Antar Ibn Chaddad
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  29/6/2008 2:23
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Ă€ Antar Ibn Chaddad
Ă€ Antar Ibn Chaddad
Ils appellent Antar, quand les épées sans nombre
Sont pareilles aux éclairs dans les nuées sombres.
(Antar Ibn Chaddad)

Ton souvenir, ô, divin poète !
Dans mon esprit reluit toujours
Comme le soleil dans le jour
Et berce encore mon âme inquiète ;

Fils honni, tu naquis esclave.
Ă€ ton peuple qui te fuyait
Et qui en te voyant riait
Tu disais : « Je suis un brave !

Vos fers qui assiègent mon bras
N’assiègeront jamais mon âme !
Et mon cœur est plein d’une flamme
Qui dans l’univers reluira !

Craignez ce captif sans avenir
Que vos cœurs aujourd’hui dénigrent !
Bien que désarmé, le tigre
A ses griffes pour assaillir !

De mon front vous fuyez l’ombre ;
BientĂ´t, vous verrez, souverain,
De mon fer reluire l’airain,
Radieux dans la nuit sombre ! »

Et tu t’en allais, lion maudit,
À l’heure où la nuit commence,
Dans le Sahara immense
Rugir, seul. Le ciel t’entendit

Mais les hommes n’écoutèrent point
De ton cœur les plaintes amères,
Et l’on voyait fuir les chimères
Qui te voyaient venir de loin ;

Les monstres ailés du désert
Et les sphinx hideux des dunes
Qui, à l’heure où reluit la lune,
Ténébreux, chantent de concert,

N’osaient point mettre leurs pas blêmes
OĂą tu as mis tes vastes pas.
Et toi, dans l’ombre qu’on ne voit pas,
Tu pleurais, ô, sombre anathème !

Ô, maître ! Tes limpides pleurs
Mouillaient les cordes de ta lyre,
Mais, fier, l’on voyait sourire
Ton œil qu’assombrit la douleur !

D’Abla, muse aux chastes regards,
Tu t’épris. De loin, sans cesse,
Tu contemplais ta déesse ;
Le feu qui te rendait hagard

Quand elle passait, radieuse,
Devant tes yeux alarmés,
Dans ton cœur divin allumé,
Éclairait ton âme pieuse !

Quand sa robe, voilant ses charmes,
Caressait les sables amoureux,
Ton cœur d’un soupir douloureux
Était plein, et ton œil de larmes !

Tu n’osais point à cette belle
Dire ton amour et tes tourments,
Mais, seul sous le noir firmament,
Tu chantais sa jeunesse rebelle !

Car, Ă´, sentence cruelle !
Esclave, tu ne pouvais aimer,
Et près d’un sein parfumé
Reposer ton sein plein de zèle !

L’hymen radieux qui rayonne
Ne pouvait couronner tes vœux
Et embraser de tes doux feux
Son flambeau qu’il abandonne !

Or, un jour, tu vis venir, pâle,
Ton père, ce cruel seigneur,
Tremblant, guidé par la terreur
Ă€ ta tente, Ă´, heure triomphale !

Et te dire : « Mon fils, je t’implore
De secourir tout notre sang !
L’ennemi nous assiège, puissant,
Et nos femmes qu’il déshonore

Ă€ leurs Ă©poux absents ravies,
Sont captives de ses guerriers.
Ô, de ce péril meurtrier
Sauve-nous, et combats pour nos vies ! »

Et, calme, tu lui répondis :
« Pour vous je ne puis combattre.
La guerre ne sied point aux pâtres ;
Ne suis-je point un esclave maudit ? »

« Combats donc pour ta liberté !
Te dit-il. Vaincs et brise tes chaînes ! »
L’œil rempli d’une lueur soudaine,
Tu pris ton épée. Irrité,

Tu bravas l’armée effrayée.
Dieu bénit chacun de tes coups,
Et, foudre rempli de courroux,
Tu semblais tomber des nuées.

D’Abla le souvenir hantait, ardent,
Ton âme à la guerre occupée,
En voyant reluire les épées,
Tu croyais voir reluire ses dents !

Seul, tu terrassas tes ennemis ;
Encore couvert de blessures,
Tu allas Ă  ta reine pure
Et tu lui dis : « Ô, je gémis

En songeant Ă  vous, douce femme !
Daignez Ă©couter mes soupirs !
Je crains vos hostiles désirs
Et je ne crains point les lames !

Depuis longtemps, tigre blessé,
De votre feu victime docile,
J’errais dans l’univers hostile.
Je vous aime. J’avais cessé

D’espérer vos feux propices.
Mais je puis vous dire aujourd’hui
Et de mes jours et de mes nuits
Les tourments et les supplices ! »

Ô, Antar ! À ses yeux si doux
Tu Ă©tais soumis. Dans la guerre,
Haut sur ton destrier austère,
Tu venais la voir Ă  genoux !

Seul l’amour ployait ta tête,
Noble héros du mal abhorré,
Poète par Dieu inspiré,
Que ne courba nulle défaite !

Comme l’épée, sur ta lyre penché,
Orphée, tu étais Hercule !
Tu disais au mont : « Recule ! »
Et à ta déesse : « Approchez ! »

Sois donc béni ! Toi dont les victoires
N’assombrissaient point le doux cœur !
Divin poète, guerrier vainqueur,
Je loue ton amour et ta gloire !

PS: Chers amis poètes, voici un article que j'ai trouvé dans l'encyclopédie Wikipédia et qui donne une certaine idée sur la vie d'Antar, ce grand poète arabe:
"Antar (Antara Ibn Chadded el'Absi) fut un poète arabe pré-islamique du VIe siècle, fils de Chadded, seigneur de la tribu des Beni 'Abs. Il aurait vécu de 525 à 615 après J-C. Antar est né d'une servante abyssinienne, ce qui lui valut un mépris auquel il ne put échapper que lorsque son père lui demanda de participer à une contre-attaque sur des tribus qui avaient attaqué les Beni 'Abs. Il montra beaucoup de bravoure et de générosité, ce qui lui permit, entre autres, de pouvoir séduire Abla, sa cousine, dont le cœur lui avait été longtemps refusé à cause de ses origines et de sa peau noire.
Une grande partie de sa mu'allaqât décrit son comportement au combat ; Antar devait participer à de nombreuses batailles, notamment à celles de la guerre de Dahis et El Ghabra, née d'un litige entre deux tribus. Antar périt en 615, assassiné.
Il nous reste de son œuvre de courtes stances lyriques, réunies dans le Divan d'Antar, et il est l'auteur reconnu d'une des sept Moallakât, ces poèmes antéislamiques, qui se compose de 75 vers du mètre Kâmil.
Ce personnage, notable par son esprit chevaleresque et sa bravoure, se retrouve dans un roman de chevalerie du Xe siècle, Le Roman d'Antar, et dans la symphonie No. 2 de Rimski-Korsakov."
Encore une fois, désolé pour tant de longueur. J'ose compter, encore une fois, sur votre bienveillance de poètes et de lecteurs.
anonyme
Envoyé le :  29/6/2008 11:25
Re: À Antar Ibn Chaddad
une belle lecture, merci pour l'article qui me permet de mieux connaître ce poète Arabe
AMIDOU
Envoyé le :  29/6/2008 12:05
Plume de platine
Inscrit le: 29/3/2008
De:
Envois: 3761
Re: À Antar Ibn Chaddad
Le cas de Antar a lui seul resume un peu ce qu'était la sociéte Bedouine de l'Arabie Anté-Islamique.
Antar Ibnou Chadad fils de notable Arabe , né d'une mere esclave noire, fut considéré comme d'usage comme esclave beaucoup moins qu'un fils illégitime né d'une femme blanche.
Il fut certes brave et courageux et a recouvert sa liberté et sa dignité par sa force, sa bravoure et la pointe lourde de son épée...Poète reconnu et respecté...il dédia toute sa poèsie à celle qui la lui inspirait, sa cousine Aâbla qu'il aima comme un fou.
et merci de parler de cette façon agréable et digne de ces grands poètes arabes.


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Clair Obscur
Envoyé le :  29/6/2008 12:49
Plume de platine
Inscrit le: 26/6/2007
De: Au-delà de la raison, au royaume de la poésie
Envois: 7391
Re: À Antar Ibn Chaddad
époustouflant, magnifique hommage à ce guerrier poète dont les contes ont bercé notre enfance et adolescence ! quel poème waw j'ai commencé à le lire puis s'en me rendre compte ma voix a commencé à résonner dans la chambre, j'ai senti des frissons !
cette lecture m'a rappelé mon enfance quand je lisais Antar !
bravo tes poèmes sont tous des coups de coeur et tu necesses de nous surprendre par ton talent


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@ textes protégés

colombe
Envoyé le :  29/6/2008 12:57
Plume de platine
Inscrit le: 7/6/2007
De:
Envois: 3916
Re: À Antar Ibn Chaddad
Un bel écrit, on se laisse emmener sur tes mots, en plus on a droit à une belle leçon de poésie pas le choix de tes mots, je dis bravo et c'est magnifique
Colombe


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Si la poésie est un art, le partage est l'art suprême !

Mon blog,
http://www.lesmotsdits.fr/

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  29/6/2008 17:28
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: À Antar Ibn Chaddad
Roky,
Amidou ,
Aya,
Colombe ;

Un grand merci Ă  vous!
vauv
Envoyé le :  29/6/2008 18:52
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: À Antar Ibn Chaddad
BRAVO Bennhy....quel talent !!!
Merci de m'apprendre ainsi des choses...je serai moins stupide ce soir...
Ton poème est une merveille...quel souffle poétique...toujours autant épatée...
Merci cher Bennhy, de partager ici ta talentueuse plume...un pur délice à chaque fois.
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

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