Nous avons crié haut et fort
la souffrance, l'injustice, la liberté
à travers forêt, savane, nous avons imploré les dieux
nous leur avons offert
cent chèvres
cent boeufs
sang d'homme
nous avons combattu
hommes, femmes, enfants sont morts pour la vie.

Au bord des fleuves, des lagunes, des lacs
nous avons imploré les dieux
nous leur avons offert
souffle de femme
nous avons encore combattu
d'autres sont morts pour la vie.

Nous avons imploré votre Dieu
nous avons offert notre patience à votre connaissance
victoire de nos dieux ou de votre Dieu
peu importe vous êtes partis.

A bord de la calypso Afrique
seuls au commande des marins noirs
chez vous, ils ont appris
des diplômes, ils nous en ont brandis
vous leur avez dit
il reste encore à apprendre
eux, ils ont repondu
nous sommes expérimentés en "isme" en "iste"
vers nous, ils sont revenus.

Ils nous ont dit
si le bouton iste est tourné vers la gauche
et que le isme était appuyé vers le bas
tout irait mieux
ils parraissaient sérieux
avec leur air orgueilleux.

Ils nous ont encore dit
qu'ils trouveraient la terre promise
comme Moîse
si le cap était lévé vers "tion"
ils nous ont vraiment ébloui
mon tès cher ami.

Pourtant le temps parraissait beau
pourtant les albatros nageaient dans le ciel
pourtant la météo n'indiquait aucun orage
poutant le vent enflait nos voiles vers tion
mais...pourtant tout s'est arrêté
devant nous, la calypso Europe, Amérique, Asie
elles! elles glissaient toujours.

Ils sont sortis de leur cabine
ils nous ont dit
plus de carburant
mais que nous avons une dernière chance
le bouton "tie"
le problème, vers où le tourner
à gauche, à droite
vers le bas, vers le haut
ça, ils ne l'avaient pas appris
mon très cher ami.

Nous! nous avions dit
en haut
eux! ils ont dit
en bas
oui, en bas avec des armes
majorité est devenue minorité
nous avons tous repondu
en bas.

Pas moyen bouger
une heure...deux heures
calypso Amérique, Asie, Europe
n'étaient que point à l'horizon
de leur cabine ils ont crié
système bloqué
reserve carburant épuisé
il faut ramer.

Très cher ami
toute une artillérie
s'est déployée
il faut ramer
et nous avons ramé.

Nos forces nous ont abandonnés
eux, toujours de leur cabine
ramer
il faut ramer
certains d'entre nous ont crié assez
ils sont morts
d'autres ont voulu être aux commandes
ils ont été fusillés
d'autres encore ont dit merde
ils ont été assassinés
mon très cher
je me suis tu pour sauver ma chaire.

C'est vrai que nous t'avons maudit
très cher ami
du haut de nos monts
nous t'avons traité de tous les noms
c'est vrai que tu nous as enseigné
fouet en main
l'union, le travail.

A genou, je te redonne le fouet
fait jaillir de la peau noire
le rouge sang
de la souffrance
du developpement
de la vie.

bossdollar

Salam;

Merci pour le partage , c 'est révélateur

----------------
Si la vie était eternelle, la poésie n 'aurait pas de raison d 'être c 'est parce qu 'elle ne l 'est pas que le poète parle..

http://habibazougui.sosblog.fr/Premier-blog-b1.htm visitez mon blog

Une belle page onirique. Bravo !
Lchabry

un très beau texte,très poignant!!
Un écrit qui fait froid dans le dos et qui tord les tripes malgré qu'il soit si bien écrit!!
Merci pour le partage!!

Des écrits touchants qui ne laisse pas indifférent.

----------------
Le poète fait abstraction de la réalité, alors, ce rêveur compte les étoiles et va même jusqu'à les imaginer. [Giacomo Bardi]

Gyslaine

Je ne sais à qui est destinée cette lettre mais elle est poignante d'une triste vérité que tu sais exprimer avec beaucoup de maitrise.
HONORE