Amour marin
Humer à se brouiller les neurones
Une algue marine fortement iodée
Perdre la vue jusqu’à l’horizon
Suivre une chaloupe errante érodée
S’imprégner la poitrine d’apnée
Métamorphoser ses gènes innés
Jusqu’à l’asphyxie nette enivrante
D’une eau saumâtre murmurante
Devenir sirène des mythes adorés
Et traverser en fée les contrées salées
Se noyer et rester toujours vivante
Dans les ondes tumultueuses du passé
Rester attentive aux reproches aqueux
Tressaillir des ressacs sourds silencieux
Des remous troubles voilant les intimités
Des lumières neuves éclairant l’équité
Brûler les nageoires volées aux diodons
Et s’onduler au gré des danses marines
Envahir le lieu saint des esturgeons
Disputer aux turbots leur grotte câline
Réconcilier anguille saumon et merlin
Désarmer le poulpe de son jet malin
Troquer sa peau en coquille calcaire
Devenir perle nacrée aimée pour sa chair
S’envaser corps et âme dans la splendeur
Des mers.
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MB CANDIDE