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     La montagne et le ruisseau
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  14/6/2008 12:16
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
La montagne et le ruisseau
La montagne et le ruisseau
Le ruisseau
Ô, montagne ! Sous ton œil je coule,
Paisible toujours et loin de la houle,
Comme un enfant qui n’a point vu l’hiver
Et que sa mère cache à tout l’univers ;
Chaque jour, quand l’aube s’éveille avec paresse,
En tremblant doucement je caresse
Ô, déesse, tes pieds blancs et parfumés !
Et chaque nuit, quand, les yeux fermés,
Tu t’endors sur le sein de la nature,
Je respire le parfum de ta chevelure
Qui choit, comme la rosée sur la fleur,
Sur mon front humide que mouillent les pleurs !
Ô, montagne immortelle, je t’aime !
Et je ne puis, malédiction suprême !
En contemplant tes charmes, rêveur pieux,
Voir mes yeux dans le miroir de tes yeux !
Oh ! Je ne puis que louer tes grâces ;
Éternelle, tu restes ; éphémère je passe !

La montagne
Ô, ruisseau, si tu pouvais voir mon cœur !
L’on me croit hautaine et mon front vainqueur,
Mais mon âme gémit ! Mais je souffre !
Tout l’univers est pour moi un gouffre !
Ma prunelle verte ne voit que l’azur,
Je ne puis, hélas ! Amant au cœur pur,
Te regarder. Mais je puis entendre
Chanter la lyre de tes eaux tendres
Quand le jour sommeille et quand rêve le soir !
Je t’aime, dussé-je ne jamais te voir !
Dût Dieu, dans sa sagesse profonde,
T’assiéger de rocs et m’assiéger d’ondes !
Je puis périr, je t’aimerai toujours !
Car, comme le soleil immense, l’amour
Même lointain, reluit et rayonne
Et emplit le monde de ses éclairs !
Comme je demeure, coule, ruisseau clair !
Pour toi, je serai la mère et l’amante,
Tu m’appelleras ta reine charmante
Et je t’appellerai mon roi charmant !

Le ruisseau
Mais tu es haute comme le firmament
Et je suis l’humble ruisseau qu’on oublie ;
Ta grandeur égale ma mélancolie,
Ô, montagne dont le front est si haut !
Autrefois le moine, armé d’un flambeau,
Que n’assaillent point nos inquiétudes,
Contemplait Dieu dans ta solitude,
D’Héraclès tu vis les radieux travaux,
D’Orphée tu ouïs chaque jour un chant nouveau,
Des prophètes tu écoutas les prières
Et de Dieu lui-même tu vis la lumière
Et tu daignes pourtant, douce déité,
De mon amour avoir la velléité !

La montagne
Divin ruisseau dont le front est sans rides,
Ton cœur est pur comme ton œil limpide,
Et dans les bois profonds tu vis jadis
Avec ses nymphes, la chaste Artémis
Étancher sa soif, et Aphrodite
Volage et dont l’œil jamais ne médite,
Reposer doucement sa nudité
Loin des hommes et du monde agité,
Dans tes eaux amoureuses et solennelles !
Moi, devant ma triste et joyeuse prunelle,
Je vois chaque nuit errer les amants
Dans mes bois, et s’embrasser doucement
Comme deux oiseaux s’embrassent sur leur branche
En laissant tomber sur moi leurs plumes blanches ;
Mais je ne puis, ô, mon bien-aimé,
Que te dire de mon cœur alarmé
Les soupirs profonds comme des abîmes !

Le ruisseau
Chaque fois que je vois blanchir ta cime,
Du soleil qui se lève je suis jaloux !
Il te caresse avec ses rayons doux
Qui éblouissent le cœur le plus chaste !
Comme le vent joyeux m’est funeste !
Car chaque fois qu’il souffle, bienheureux
Et de tes grâces comme moi amoureux,
Il remue ta chevelure dorée
Et respire ton odeur, mon adorée !
J’eusse aimé, comme le vent et le soleil,
Etre libre et à Dieu lui-même pareil,
Mais la terre avec ses fers m’enchaîne
À son gouffre, et me prive, ma douce souveraine,
De tes caresses dont l’amour rajeunit !

La montagne
Mais ton cœur comme la mer est infini !
L’amour nous embellit, et nos âmes
Sont des flambeaux, où sa vivante flamme
Rayonne, même dans les ténèbres et la nuit !
N’en doute point, le ciel où tout reluit,
Le ciel que nos souffrances alarment,
Écoute tes soupirs et voit mes larmes !
Tu me nommes ta reine et tu es mon roi ;
Tout peut m’aimer, mais je n’aime que toi !
Que m’importent les mortelles créatures ?
Quand de tes ondes j’écoute le murmure,
Tu berces mon cœur ; tranquille, je m’endors
En songeant à notre amour sans remords !

Le ruisseau
Que Dieu, qui te rend si belle et si douce,
Qui sur l’aube qui naît et la fleur qui pousse
Veille, comme la mère sur son enfant,
Et qui fit l’amour doux et triomphant,
Daigne exaucer mes vœux légitimes
Et nous donne la paix, ce présent sublime !
anonyme
Envoyé le :  14/6/2008 13:06
Re: La montagne et le ruisseau
magnifique texte , un beau dialogue
vauv
Envoyé le :  14/6/2008 13:08
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: La montagne et le ruisseau
Quel profond et spirituel échange amoureux entre la montagne et le ruisseau...
C'est d'une beauté...j'ai vraiment ADORE...
Comme toujours, ta plume est sublime...
Ton poème est une pure merveille, tant par la forme que le fond...
Merci Bennhy pour ce partage de ton superbe talent...
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

tatsy
Envoyé le :  14/6/2008 13:24
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: La montagne et le ruisseau
Des poèmes de plus en plus beaux, mais où t'arrêteras-tu mon cher?
Un texte d'une douceur sans égal que j'ai beaucoup aimé!
Katel


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tatsy

"D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

alaplume
Envoyé le :  14/6/2008 13:33
Plume de platine
Inscrit le: 4/5/2008
De: GUINGAMP
Envois: 4242
Re: La montagne et le ruisseau
c'est juste sublime, mon cher, c'est le deuxième que je lis, et malgré la longueur, je ne m'épuise pas à cette lecture, au contraire, j'y puise...


ce poème est divin, je me sens comme le ruisseau face à la montagne...


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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là!

nad34
Envoyé le :  14/6/2008 18:05
Plume de diamant
Inscrit le: 27/2/2007
De: languedoc roussillon
Envois: 12223
Re: La montagne et le ruisseau
c'est magnifique d'avoir tourné ce poème en dialogue,voire même en fable!!C'est étonnant à lire et frais!!Merci pour cet écrit
Clair Obscur
Envoyé le :  14/6/2008 18:40
Plume de platine
Inscrit le: 26/6/2007
De: Au-delà de la raison, au royaume de la poésie
Envois: 7391
Re: La montagne et le ruisseau
obligée de me déconnecter ce matin, je me suis donnée la permission d'imprimer ton dernier texte, j'étais certaine que tu nous offres là une nouvelle merveille
je l'ai lue et quelle magnifique inspiration ! tes dialogues malgré leur langueur donnent toujours l'envie de les lire !
tes lecteurs s'abreuvent de ta poésie, cette source que j'espère restera abondante


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@ textes protégés

candide
Envoyé le :  15/6/2008 11:34
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/10/2007
De: Maroc
Envois: 9760
Re: La montagne et le ruisseau
Un dialogue que tu dois suivre chaque matin là où tu es, ça coule dans tes veines ce ruisseau d'eau pure glacée , fondant des hautes montagnes de ton Atlas chéri. J'aime beaucoup ce poème .


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MB CANDIDE

AMIDOU
Envoyé le :  15/6/2008 11:58
Plume de platine
Inscrit le: 29/3/2008
De:
Envois: 3761
Re: La montagne et le ruisseau
Ton poème est aussi geant que cette montagne et ta poèsie coule doucement et allegrement autant que l'eau fraiche du ruisseau.Subilme ! Je ne trouve pas d'autres termes pour qualifier ce chef d'oeuvre.


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gepeto2
Envoyé le :  15/6/2008 12:10
Plume de platine
Inscrit le: 18/4/2007
De: Quelque part avec mes ami(e)s
Envois: 7197
Re: La montagne et le ruisseau
Ca c'est de la poésie mon ami, un vrai régal pour les yeux. A lire et à relire car on devine certains messages de tolérance dans ton texte, l'amour avec la différence mais un réel besoin d'accepter l'autre. Une très agréable lecture, sincèrement.


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FORUM CITATIONS:
Je remercie Roky qui a créé cette vidéo où défilent les citations des gagnants mises en page.
http://img532.imageshack.us/my.php?image=nouveaumuvee001ti2.flv

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  15/6/2008 18:44
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: La montagne et le ruisseau
Merci infiniment les amis!
The_End
Envoyé le :  16/6/2008 20:15
Plume d'or
Inscrit le: 5/2/2008
De:
Envois: 597
Re: La montagne et le ruisseau
C'est sublime ... ce dialogue peut nous rappeler celui avec la fleur et le soleil .... un dialogue amoureux qui appelle à la tolérance et qui montre le malheur de ce ruisseau et de cette montagne

Merci Ben !


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... nous faut-il nourrir nos rêves et les réaliser aussi ?

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