Ne me jalousez pas, vous, très chères consoeurs,
C’est mon péché mignon juste avant de dormir.
Quant à vous, beaux messieurs, ne soyez pas censeurs,
Vous rêvez, vous aussi, de m’entendre gémir.
Chaque soir, en effet, ma langue a ce désir
D’humecter son cylindre aux saveurs si curieuses,
Mes lèvres l’aspirant pour combler le plaisir
De ma bouche gourmande aux muqueuses soyeuses.
Alors, tout doucement, mes petits doigts volages
Se posent sur l’objet tellement convoité.
Je ne supporte pas ces affreux emballages !
Je retire le sien, poursuivant mon doigté.
Puis, n’y résistant plus, j’assouvis mon envie
Jusqu’à ce que s’écoule au fin fond de ma gorge
Ma salive et ses sucs que j’avale, ravie,
Jusqu’à … disparition !... Délicieux sucre d’orge !