La main du destin.
J’ai caressé du destin la main qui était à ma portée
Elle m’a souffletée d’un revers hors de son chemin
J’ai souri tendrement au regard qui m’a croisé
Il s’est détourné de mon partage méfiant hautain
J’ai démystifié les secrets des sourcils froncés
Pour que la tristesse pesante devienne entrain
Ils se sont plaints de mon invasion intéressée
J’ai adouci la tempête torride en alizé sain
L’air ambiant du temps instable s’est révolté
J’ai dallé les gouffres béats de fils en fer filin
Les blessures profondes ne pouvaient cicatriser
J’ai abreuvé ma soif ardue de mirages lointains
La patience de la sagesse calme s’est crispée
J’ai saupoudré ma bienveillance de doux parfums
Mais les goûts de l’indifférence semblent trôner
J’ai ouvert mon cœur aux épanchements coquins
Le séisme du feed-back émotionnel m’a ébranlé
J’ai fredonné par insouciance les rares refrains
La risée les a couverts de vieillesse démodée
J’ai baissé les yeux aux rebuts injustes malsains
Mon âme a hurlé son objection d’être blessée
Je lui ai murmuré à l’oreille le répit sage puritain
Elle a souffert le martyr des affres refoulées
Je l’ai confronté à son image sur un miroir d’étain
Pour ce reflet blessé d’elle-même qu’elle sublimait
La goutte a débordé de l’amphore pleine qui geint
A la maigreur du spectre courbé de honte abîmé
Il fallut tous ces troubles moraux du silence éteint
Pour qu’elle se réajuste à vivre pour elle déterminée.
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MB CANDIDE