On le dit boit-sans-soif
On le trouve bizarre
Il traîne ses haillons
Et va nourrir les piafs
En glanant au hasard
Des restes de graillon

Dans sa gueule de bois
Il y a l'amertume
De ses années d'échecs
Il a perdu la foi
A fouler le bitume
Seul et sans un kopeck

Dès qu'il trouve une aumône
Il s'en va voyager
A travers la picole
Il plane et il marmonne
Béat, le coeur léger
Son esprit caracole

Le voilà plein d'allant
Chevauchant des chimères
Au-delà des nuages
Le voilà s'exilant
Par les airs et les mers
Loin de tout engluage

Des horizons superbes
A portée du regard
Des couleurs fabuleuses
Des pétales, des gerbes
Des gestes pleins d'égards
Et des voix moelleuses

Son visage s'éclaire
Ses membres se détendent
Dessous ses oripeaux
De ses lèvres, des glaires
Sur ses joues se répandent
Il est bien dans sa peau

On le dit boit-sans-soif
On le trouve bizarre
Il traîne ses haillons
Et va nourrir les piafs
En glanant au hasard
Des restes de graillon

Parfaite description de cette ivresse dont tu arrive à nous faire oublier le côté maléfique en magnifiant le rêve qu'elle procure.
HONORE

Un bien joli poème où l'ivresse est décrite comme salutaire...car permets d'oublier le malheur...
Tes mots sont d'une belle puissance...qui poussent à réfléchir sur notre société...j'aime...
Merci du partage.
Sophie.

l'oubli dans l'alcool, mais la redescente est souvent difficile, en tous cas très beau pôeme, merci à toi

Salut sarego
La vérité est dans le vin!Merci pour ce très beau poème à propos de l'ivresse et de la tendresse sensible envers l'ivorogne à longévitié inouïe!
Merci pour ce très beau partage
Amitiés
farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Regard plein de tendresse, de mansuétude et de compréhension envers ce clochard inadapté au réel et qui fuit dans l'alcool.

Très belles images, bien que tristes. Joli poème.

Merci

Marie (Albatros)

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De la musique avant toute chose (Verlaine)
Là tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe calme et volupté (Beaudelaire)

Eh oui, ces traînes-savates sont de hommes qui me bouleversent. Quelles que soient les raison de leur déchéance, je crois qu'ils méritent notre attention.

Merci de ton passage et de ton commentaire, Honoré.

Amitié

Roger

Merci de ton passage et de ton pertinent commentaire, Sophie.

Amitié

Roger

Merci de ta lecture, taote.

A bientôt

Roger

Il est vrai que j'ai pour ces hommes une certaine tendresse. Merci de ton passage, farid.

Amitié

Roger

Hélas, la tristesse est omniprésente dans nos vies, on ne peut l'ignorer. Face à elle, chacun de nous trouve son évasion.
Merci de ta lecture, Marie

Amitié

Roger