Permettez moi ce soir, de faire l’apologie
De ces femmes disgracieuses, parfois au nez rougi
Que l’on croise dans la rue, sans y faire attention
Tout çà parce qu’elles n’ont pas les bonnes mensurations
Moi qui ne suis qu’un homme, je défends toutes les laides
J’enfile ma robe d’avocat, et je plaide
Victor Hugo d’entrée, sa bombe il dégoupille
Le genre de phrase à se faire traiter de misérable
« Disant qu’le beau n’a qu’un type, le laid en a mille »
Les belles du dix neuvième* lui tombèrent sur le rable
Charles Bukowski disait avec élégance
A sa copine pleine de boutons en fleuraison
« Toi tu es laide et tu connais pas ta chance
Au moins si on t’aime c’est pour une autre raison »
Feu Carlos n’acceptait dans sa salle de bain
Que des femmes plûtot fortes c’est notoire
Arguant à la ronde de tous ses copains
« Les femmes maigres me rayent les baignoires »
Serge Gainsbourg, poète maudit, avait noté
Cette phrase sur un billet de cinq cents francs
« La laideur a un avantage sur la beauté
C’est qu’elle ne disparaît pas avec le temps »
Je m’adresse donc ici à tous les laiderons
Pour former cortège place de la nation
Et marquer sur leurs banderoles la mention
« Laissons les jolis femmes aux hommes sans imagination* *»
papy Robert
*siècle
**Proust
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"quand tu arrives en haut de la montagne, continue de grimper" (proverbe tibétain)