« QUOI QUE FASSENT LES DIEUX »
Les semaines, les jours, les heures, les secondes,
S’égrainent lentement au sablier du temps.
Tu t’en moques, Chronos, et tu te dévergondes,
Jouant de notre amour tout en le minutant.
Pourquoi nous prives-tu du bonheur de nous voir ?
Usant de ton pouvoir comme d’un élastique,
L’étirant à loisir, tu fais mal ton devoir.
Vide enfin ta clepsydre et sois donc moins caustique.
Heureusement qu’Hermès s’est fait notre complice !
En vaillant messager, sans jamais abdiquer,
Il sait atténuer l’absence, un vrai supplice.
…Se dire que l’on s’aime et le revendiquer…
Aphrodite nous veille en son précieux jardin
Protégeant notre flamme avec persévérance.
Eole peut souffler, arrogant de dédain,
Jamais ne s’éteindra notre belle espérance.
Je vois encore Eros, tel un bon petit diable
Qui pirouette et rit, virevolte radieux.
Il a touché sa cible et c’est irrémédiable.
Ses flèches sont en nous quoi que fassent les dieux.