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     A la maison de mon oncle
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  29/4/2008 20:41
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
A la maison de mon oncle
A la maison de mon oncle

La demeure est vaste et a l'air joyeux;
Le soleil y verse ses rayons radieux
Comme de la liqueur dans une coupe pleine,
Et des fleurs on sent monter l'haleine
Dans son jardin par le printemps fleuri,
Doux éden par le soleil chéri
Quand, avec ses doigts blancs, il le touche.
L'oiseau y vole, une branche à la bouche,
Paisible et laborieux, pour faire son nid
Et emplit l'air de son chant infini,
Et le papillon, doré ou pâle,
De ses ailes remue les pétales
Qui s'ouvrent, lumineux sans être hautains,
Pour embrasser les lèvres du matin.
Tout parle, tout murmure et tout chante,
Tout est enchanté et tout enchante;
De la vie reluit le sceptre vainqueur.

Hier, dans ce lieu si cher à mon cœur,
Qui me vit enfant et qui me voit homme,
J'étais joyeux, loin du monde où nous sommes
Et libre comme un oiseau dans les prés.
Hier, enfants de nos mères vénérés,
Nous jouions, ô, mon tendre frère,
Dans cet éden plein de lumière!
Nous étions heureux, nous ne pensions pas.
Nos pères surveillaient chacun de nos pas
Et avec amour et patience
Consolaient notre jeune inconscience;
Et nos deux mères au sourire enchanteur
Veillaient, déesses, sur nous, enfants rêveurs!
Ô, hier, ce foyer qui semblait rire,
A nos cœurs enfants pouvait suffire;
Pour nous, cette maison était l'univers!
Quand tout était obscurci par l'hiver,
Près du feu nous y rêvions en silence.
La chaleur berçant notre indolence,
Nous nous endormions, quand il faisait froid,
Loin de la houle, augustes enfants rois!
Quand le doux printemps éclairait le monde
Avec ses lueurs divines et profondes,
Nous cueillions ensemble toutes les fleurs
Qua la limpide rosée mouille comme un pleur
L'Å“il ouvert d'une femme charmante.
Nos nefs erraient, loin de la tourmente,
Par ces deux clartés guidées dans l'océan,
Nos mères tendres et nos pères bienveillants!
Nos âmes étaient pures comme les âmes des vierges;
Un soleil, une bougie, un cierge,
Tout ce qui reluisait, tout ce qui brillait
Etait l'Å“il du Seigneur qui scintillait
Vague et sublime, dans les ténèbres obscures.
Des oiseaux écoutant le murmure,
Du vent l'écho, de l'aquilon le chant,
Nous voyions le soleil dans le couchant
Tomber, comme une larme lumineuse.
Ô, rappelle-toi notre enfance heureuse,
Rappelle-toi! Moi, je n'ai point oublié
Ce foyer sacré dont la brise pliait
Doucement, et les fleurs et les arbres,
Pareil aux antiques temples de marbre
Où de nos mères rayonne l'autel,
Où l'on voit de nos pères, dieux immortels,
Les deux statues courbées et qui prient,
Et où dort, comme une sainte allégorie,
Notre enfance au doux sourire éternel
Qui unissait nos deux cœurs fraternels.

Oh! Aujourd'hui, tout rayonne encore,
Dans le même ciel on voit la même aurore
Et dans le même azur le même soleil
Dont les rayons sont radieux et vermeils;
La nature, mère qui nous oublie,
Y reluit, fière et sans mélancolie,
Et devant nos yeux que l'aurore ravit
Tout semble un géant qui respire et vit.
Mais quel néant! Mais quelle solitude!
La mort a déployé son aile rude,
Oiseau sombre et vengeur, dans ce saint lieu.
Dans ce saint sanctuaire lumineux,
L'œil voit rayonner l'aube éphémère,
Mais où est l'enfant? Mais où est le père?
Ô, mon cœur! Comme tout a soudain changé!
Comme par le vide tout est assiégé!
Je vois le soleil, les arbres et les roses,
Mais je sens qu'il manque quelque chose!
Les larmes qui mouillent mon cœur mouillent mes yeux,
Mon âme s'assombrit comme brillent les cieux,
Quand je regarde, ô, destinée amère!
La pauvre femme et la pauvre mère,
Victime de l'ombre au front triomphant,
Pleurer le doux époux et le tendre enfant!
Le sourire n'éclaire plus son visage,
Pré radieux terrassé par l'orage
Où la mort a laissé toute sa nuit.

Dehors, le soleil inhumain reluit.
Tout semble cruel; l'oiseau qui gazouille
Et la fleur radieuse que la rosée mouille;
Tout a le front clame et l'air oublieux
Et oublie ces deux tombeaux silencieux
Où dorment, loin de la multitude,
Le père et le fils, dans la solitude!

Mais dans mon cœur la plaie, ouverte encor,
Saigne toujours! Car je n'oublie point les morts!
Car mon cœur aime et n'est point volage!
Car je souffre! Nul remède ne soulage
Mon âme tourmentée, et mon esprit
De ses blessures, hélas! N'est point guéri!
A ta mémoire, mon frère, toujours fidèle,
Je chanterai ton aurore immortelle,
Et de ton père, qui fut aussi le mien,
Mon âme éternellement se souvient!
Kaaly01
Envoyé le :  29/4/2008 21:12
Plume de platine
Inscrit le: 22/6/2005
De:
Envois: 2698
Re: A la maison de mon oncle
Une douce nostalgie puis cette souffrance causée par la perte de gens aimés mais que tu n'oublieras jamais dans ce décor idyllique. Bien belle poésie!


Caly


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anonyme
Envoyé le :  29/4/2008 21:32
Re: A la maison de mon oncle
joli texte empreint de nostalgie
tatsy
Envoyé le :  30/4/2008 8:33
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: A la maison de mon oncle
Un superbe poème nostalgique!
Non, tu n'oublieras pas, tu t'en souviendras toujours


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tatsy

"D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

Honore
Envoyé le :  30/4/2008 9:23
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: A la maison de mon oncle
J'ai beaucoup aimé cette inspiration qui au souvenir de la nature et des choses inanimés sait mêler les sentiments profonds d'une douloureuse absence.
HONORE
vauv
Envoyé le :  30/4/2008 11:43
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: A la maison de mon oncle
Quel merveilleux poème cher Bennhy...cette douce mélancolie parfaitement décrite...ce souvenir des êtres chers disparus...non, tu les oublieras pas...et ce n'est pas parce que tu continues à vivre que tu oublies...
Ton poème est d'une magnifique profondeur, une philosophie sur la vie que j'ai adoré lire...
Merci beaucoup pour ce partage...
Avec toute mon amitié,
Sophie.

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  1/5/2008 12:55
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: A la maison de mon oncle
Merci mes chers amis, vos commentaires m'honorent.
louveblanche
Envoyé le :  1/5/2008 16:15
Plume de platine
Inscrit le: 25/4/2007
De:
Envois: 3975
Re: A la maison de mon oncle
un tendre souvenir que tu nous fait partager, même si la mort vient frapper à la porte c'est dans notre coeur et nos pensées que le défunt a toujours demeure.
et à toi pour ce beau partage
Soliane
Envoyé le :  1/5/2008 20:46
Plume de diamant
Inscrit le: 22/6/2005
De: Aquitaine
Envois: 24235
Re: A la maison de mon oncle
" Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..."
Les souvenirs sont souvent cruels et certains petits riens ravivent la souffrance et les souvenirs aussi beaux soient-ils.

Une lecture encore embellie par les sentiments à fleur de mots.




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candide
Envoyé le :  1/5/2008 22:15
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/10/2007
De: Maroc
Envois: 9760
Re: A la maison de mon oncle
Les mort laissent un souvenir qui nous les fait voir à chaque instant!


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MB CANDIDE

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