« LE VOYEUR »
Que j’aime quand Madame, avant de se coucher,
Prend son bain sans pudeur, sachant que je l’observe !
Elle me sait présent, sans pouvoir la toucher,
Et chacun dans son coin s’excite de conserve.
Sans doute ressent-elle un frisson polisson
Qui descend de la nuque et meurt au creux de l’aine.
Moi, je vibre avec elle en parfait unisson,
Retenant mes émois pour ne pas perdre haleine.
J’aimerais être goutte et perler sur son corps,
Glisser entre ses seins, m’égarer sur son ventre,
Agoniser enfin dans son soyeux décor,
Faire trembler ses chairs, être son épicentre.
Lors j’attends patiemment qu’un jour prochain, peut-être,
Quand elle sortira pour saisir son peignoir,
Elle vienne m’ouvrir la fameuse fenêtre
Offrant à ma chandelle un si bel éteignoir.