Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
115 utilisateur(s) en ligne (dont 94 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 0
Invité(s): 115

plus...
Choisissez
abouhoda
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Vos poèmes ***UN SEUL PAR JOUR*** Les "poèmes" érotiques descriptifs ne sont pas les bienvenus sur ce site
     Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  24/4/2008 12:05
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Omar à la cour d'Alexandre le Grand

On eût dit, au-dessus du trône, l’azur !
Partout reluisait, radieux, l’or impur
Sur le sein des hommes et des femmes,
Comme d’un flambeau vivant la vivante flamme ;
Partout, dans cette salle sans remords,
L’on voyait mourir l’âme, vivre le corps ;
La Satiété, grondante et hideuse,
Déployait lentement ses ailes houleuses
Devant ces yeux où plus rien ne brillait
Et la Joie ouvrait sa bouche et riait
Quand ces sombres seigneurs ouvraient la bouche
Que le vin emplissait de mots farouches ;
On ne parlait que de combats sanglants,
D’empire volés, de sceptres volant
Comme des vautours, dans le ciel du monde,
Rongeant la paix avec leurs griffes immondes ;
L’on ne songeait plus au destin des rois
Morts en défendant leur peuple en effroi ;
L’on oubliait la mort et son mystère
Et l’on ne songeait qu’à ces vastes terres
Usurpées, à leurs fruits, à leurs épis,
En raillant de leurs maîtres le dépit !
Partout, le néant ouvrait son abîme,
Devant ces bourreaux, eux-mêmes victimes.

Mais qu’attendent donc ces sombres seigneurs ?
Alexandre, le roi des rois vainqueur,
Fils de Zeus qu’il égale en puissance
Dont on chantait la divine descendance
Et le fer qui terrasse l’univers ;
Celui dont le front, de lauriers couverts,
Est plus radieux que toutes les aurores,
Celui dont les dieux frémissaient encore
Et dont la Fortune bénit le berceau.
Ces hommes étaient ses esclaves, ses vassaux,
Son sceptre dompta leurs têtes royales,
Les Indes ennemies, la Perse rivale,
L’Egypte au front colossale et hautain,
Etaient là, réunies par ce festin,
Pareilles à des femmes impures.
Un homme seul, dont la vaste chevelure
Se brisait, comme l’onde sur l’écueil,
Sur ses épaules, jetait lentement son œil
Sur cette horde de seigneurs esclaves.
Au milieu de toute cette gaîté, grave,
Il avait l’air sombre et il méditait.
Tout ce qui l’entourait le redoutait ;
Nul ne savait son nom. Mais ,austère,
Quand il promenait son regard sévère
Sur tous ces regards joyeux, l’on tremblait.
Car aux Titans cette homme ressemblait,
Et, comme la montagne par sa quiétude,
Il effrayait cette folle multitude
Livrée aux plaisirs odieux de la chair.
Humblement vêtu, il n’avait point l’air
D’être roi, mais il était auguste.
Une bure noire couvrait son buste
Dont le temps pâlit le dos estropié
Et une robe descendait jusqu’à ses pieds.

Mais qui est donc cet homme que le mystère
Voilait, et que l’on voyait se taire
Au milieu de cette houle qui grondait,
Que, sans frémir, l’on n’osait regarder,
Que tant de faste rendait étrange ?

C’est Omar Ibn Al Khattab, l’archange
Que Dieu envoie pour châtier l’impiété.
Le roi de toute l’Arabie, redouté
De tout l’univers. Celui dont l’épée
Sculptait chaque jour une vaste épopée,
Celui que l’on voit bénir en marchant,
Doux aux innocents, terrible aux méchants,
Bourreaux des tyrans et père des veuves
Dont la pitié coulait, radieux fleuve,
Dans tout l’empire, et dont le fer royal
Ne se souilla jamais d’un sang déloyal.
Cet homme, lion dont l’univers est l’antre,
Avait une fois mis une pierre sur son ventre
Pour ne point manger, son peuple ayant faim.
Et disait : « Lorsque ma vie prendra fin,
Je veux être enterré avec les pauvres. »
De ceux qui souffraient il était le havre,
Et ses paroles, douces comme ses actions,
Répandaient l’amour et la compassion.

Mais parmi ces hommes sans foi, sans âme,
Que vient faire ce cœur pieux, ce saint homme ?
Que vient faire ce rayon dans tant de nuit ?
Mystère ! Sait-on pourquoi l’aurore reluit
Dans les ténèbres, et le soleil dans l’ombre,
Pour éclairer soudain l’univers sombre ?
Le vice est mystérieux comme la vertu.

L’essaim ténébreux brusquement se tût
Comme un mer infinie et vague
Dont le vent ne berce plus les vagues,
Et plus une parole et plus un son
Ne remuait les lèvres, qu’un même frisson
Coulait, comme à une croix, aux bouches.
L’on entendait un rugissement farouche,
L’on vit reluire un soleil de lauriers,
Alexandre était là ! Le fier guerrier
Montrait sa majesté lumineuse,
Et sa couronne, haute et vertigineuse,
De sa tête faisait un mont radieux.
Alexandre était là ! L’enfant des dieux !

Baissant leurs yeux devant tant de lumière,
Tous les rois courbés s’agenouillèrent,
Du fils de Zeus redoutant le courroux.

Omar les voyait et était debout.

Alexandre le vit, et lui dit : « Pense
Que je puis t’occire pour cette arrogance.
Pourquoi ne t’agenouilles-tu donc pas
Devant celui dont la Gloire suit le pas,
Devant moi, le divin Alexandre
Qui au tombeau fis maints braves descendre,
Devant moi dont tout sous les cieux craint
Le fer fatal et le sceptre souverain ?
D’où vient que tu ne ploies point ta tête fière
Et que, bravant ma colère meurtrière,
Ton regard ose affronter mon regard ? »

« Je suis arabe » répondit Omar.

*"Omar à la cour d'Alexandre le Grand" : Je m'excuse auprès des défenseurs de l'histoire pour cet anachronisme criant. Bien entendu, Omar Ibn Al Khattab n'avait jamais été l'un des contemporains d'Alexandre le Grand. Mais il s'agit juste d'une fiction poétique.
sylvia
Envoyé le :  24/4/2008 12:39
Plume d'or
Inscrit le: 20/12/2007
De: LA VILLE ROSE
Envois: 1969
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Il y a la fierté de sa culture, de ses racines, de ses ancêtres, et il y a une foi qui porte plus loin le regard, qui brave les plus forts, qui ne craint ni le courroux des dieux, ni les vautours, qui ose et défie la mort...il y a une majesté, une force, qui n'est ni dans la couronne, ni dans les lauriers,
c'est la fierté d'être !
alors sois, toi,
amitiés,

sylvia


----------------
Laissez l' esprit prendre toute son ampleur

vauv
Envoyé le :  24/4/2008 16:43
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Bien jolie fiction poétique...si merveilleusement écrite...
Finalement ce personnage osant défier, n'a pas eu peur de s'affirmer...n'est-ce pas cela l'essentiel ??
Merci pour cette histoire, pour ta talentueuse plume, pour la profondeur de la réflexion sur son identité...enfin, peut-être n'est-ce point la bonne interprétation...
Avec toute mon amitié.
Sophie.

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  24/4/2008 19:24
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Merci beaucoup, vos commentaires m'honorent.
AMIDOU
Envoyé le :  24/4/2008 23:25
Plume de platine
Inscrit le: 29/3/2008
De:
Envois: 3761
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Omar Ibn Al Khattab etait decrit unanimement par tous les historiens Arabes comme ayant été un homme fier, fort et courageux mais surtout juste et equitable...Tu a bien cerné sa personnalité dans ton bon poème.Bravo!


----------------
---------------------

candide
Envoyé le :  24/4/2008 23:27
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/10/2007
De: Maroc
Envois: 9760
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Un vrai plaisir de réviser l'histoire poétiquement avec toi!


----------------
MB CANDIDE

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  25/4/2008 20:13
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Merci beaucoup mes amis!
grandvent
Envoyé le :  25/4/2008 21:32
Plume d'or
Inscrit le: 27/2/2008
De: Alger
Envois: 672
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Il a concquit presque toute la terre
Et voilà que ne lui revient que ce petit bout de terre

Il avait des diamants et des émeraudes comme trésor
Le voilà sans même un bracelet d'or

Il était tout le temps entouré de vasseaux
Le voilà en compagnie du fossoyeur

Il portait toujours des habits de soie et de satin
Le voilà recouvert d'un linceul de tissu blanc

Quand il posait des questions on lui répondait craintivement
Mais voilà qu'on lui parle et qu'il n'ose même pas répondre

Son nom (Alexandre le Grand) retentissait à travers le monde
Aujourd'hui il ne dépasse pas les limites de sa tombe....


----------------
Celui qui éprouve du dégoût pour un arbre, ne doit pas profiter de son ombre.

grandvent
Envoyé le :  28/4/2008 21:29
Plume d'or
Inscrit le: 27/2/2008
De: Alger
Envois: 672
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Extrait du poème Cèdre dédié à Seydina Omar, deuxième calife de l’islam, compagnon du prophète.
-------------------------------------------
Omer, le puissant prêtre, aux prophètes pareil,
Aperçut, tout auprès de la mer Rouge, à l'ombre
D'un santon, un vieux cèdre au grand feuillage sombre
Croissant dans un rocher qui bordait le chemin ;
Scheik Omer étendit à l'horizon sa main
Vers le nord habité par les aigles rapaces,
Et, montrant au vieux cèdre, au delà des espaces,
La mer Égée, et Jean endormi dans Pathmos,
Il poussa du doigt l'arbre et prononça ces mots :
« Va, cèdre ! va couvrir de ton ombre cet homme. »
Le blanc spectre de sel qui regarde Sodome
N'est pas plus immobile au bord du lac amer
Que ne le fut le cèdre à qui parlait Omer ;
Plus rétif que l'onagre à la voix de son maître,
L'arbre n'agita pas une branche .Le prêtre dit :
« Va donc ! » et frappa l'arbre de son bâton.
Le cèdre, enraciné sous le mur du santon,
N'eut pas même un frisson et demeura paisible.
Le scheik alors tourna ses yeux vers l'invisible,
Fit trois pas, puis, ouvrant sa droite et la levant :
« Va ! Cria-t-il, va, cèdre, au nom du Dieu vivant ! »
« Que n'as-tu prononcé ce nom plus tôt ? » dit l'arbre.
Et, frissonnant, brisant le dur rocher de marbre,
Dressant ses bras ainsi qu'un vaisseau ses agrès,
Fendant la vieille terre aïeule des forêts,
Le grand cèdre, arrachant aux profondes crevasses
Son tronc et sa racine et ses ongles vivaces,
S'envola comme un sombre et formidable oiseau.
Il passa le mont Gour posé comme un boisseau
Sur la rouge lueur des forgerons d'Érèbe ;
Laissa derrière lui Gophna, Jéricho, Thèbe,
L'Égypte aux dieux sans nombre, informe panthéon,
Le Nil, fleuve d'Éden, qu'Adam nommait Gehon,
Le champ de Galgala plein de couteaux de pierre,
Ur, d'où vint Abraham, Bethsad, où naquit Pierre,
Et, quittant le désert d'où sortent les fléaux,
Traversa Chanaan d'Arphac à Borcéos ;
Là, retrouvant la mer, vaste, obscure, sublime,
Il plongea dans la nue énorme de l'abîme,
Et, franchissant les flots, sombre gouffre ennemi,
Vint s'abattre à Pathmos près de Jean endormi.
Jean, s'étant réveillé, vit l'arbre, et le prophète
Songea, surpris d'avoir de l'ombre sur sa tête ;

L’auteur de ces poèmes inimitables, Victor Hugo


----------------
Celui qui éprouve du dégoût pour un arbre, ne doit pas profiter de son ombre.

Mylene
Envoyé le :  28/4/2008 21:36
Plume de soie
Inscrit le: 2/12/2007
De: dans le labyrinthe de mes pensées
Envois: 130
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Superbe fiction...Omar est un personnage fascinant et entier...superbe...


----------------
Si tu ne sais plus où tu vas, regarde d'où tu viens...
http://blog.ifrance.com/mystikmylene

grandvent
Envoyé le :  2/5/2008 22:27
Plume d'or
Inscrit le: 27/2/2008
De: Alger
Envois: 672
Re: Omar à la cour d'Alexandre le Grand
Omar et Alexandre le Grand sont des personnages historiques ayant réellement éxistés, le premier étant le second calife de l'islam et le deuxième était un grand conquérant.
Amitiés.


----------------
Celui qui éprouve du dégoût pour un arbre, ne doit pas profiter de son ombre.

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster