IL NOUS FAUT SUIVRE SON COURS
Il nous faut suivre son cours,
Sa démarche salée sa raison de fluer.
Suivre l’alphabet de ses gestes liquides,
Du rivage de nos sens,
Au Grand Large de son Sein.
Il nous faut épouser la forme de
Son corps, nous pénétrer de ses remous,
Et parcourir en ELLE, des sillages symboliques.
Il nous faut rompre le pain avec le vin,
Rompre la chaîne de nos attachements,
Partir à l’aventure devanture des vents,
Partir à la dérive en des mondes vasculaires,
Rouge des sangs neufs, lumineux,
Regard de corail.
IL NOUS FAUT LA Mèr
Combler le vide de la vague,
Avec des mots trop vides,
Pour arrêter le geste.
IL NOUS FAUT LA Mèr
Cordon d’écume, beauté perlée,
Un lien entre nous et le Monde.
Désespérance des mots-clés, du clapet froid
Qui n’ouvre que le champ de mes pensées.
Boire la rosée des semences – embruns
A même la lumière torsadée.
Tisser des poèmes-mâture
À hisser des frissons dans le vent.
Ventre des marées pleines de noyés énormes.
Parfum des varechs et des lunes-oasis.
Rythme à flots d’eaux de laits de mots,
Et de miels symboliques et moites.
Grande aventure éclaboussée d’écumes,
Et du sang des innocents mousses,
Bombardée de regards neufs.
Silence démonté comme Mèr en chaleur,
Eternelle palpitation, éternel
Ruissellement intérieur,
Ensorcellement du Monde.
Un esquif et un mousse trop moi,
Dans l’onde maléfique d’un Océan-charnel,
Celui de notre incarnation de fils de la vague.
La vague, bandée comme un arc humide,
Et moi, comme un mât de navire.
La vague sensuelle, comme une nuit étoilée,
Et moi, pauvre mousse déchu de mes droits,
Nageant à la surface de mes idées folles.
Le regard ensablé d'un sable sanglant,
Fasciné par l'hypnose moite des vagues,
Plus démontées que légions de sirènes.
La queue schizophrène éclatée sur son lit,
Comme la chair après la guerre des ondes,
Plus écartelée que fuseaux de lumières.
Les bourses pleines de jazz-vague,
Et de rythmes 2/4 de sel et d'azur 12 mesures à pleines marées 3 harmonies pleurantes,
Si bémol flux tiède,
Mi bémol 7eme de reflux,
Fa fa 7me de dominante.
Flot-blues triste à noyer
Ses rêves dans la mer bleue.
Savonnée d'écume perlante,
Ma peau-cri tatouée de mot-embruns,
Poussière d'un langage à naître.
Iris-bourgeons , Å“il corail
Un instant poétique fixé au vide,
Dans l’éclaboussure,
Des vomissures du LARGE.
Trombe d'eaux dans ma gorge fendue,
Tendue comme lèvres d'agonie Vers l'Immaculée,
Aux poitrines-nébuleuses.
Colts-jazz, colts-blues, Ã dissoudre la chair,
Aux nappes de l'Éternité.
Iris-bourgeons, phosphènes de plomb,
Au ventre de l'Infini, dans ma tête fêlée.
OEIL corail larme-cristal
Sangs caillés,
Dans le grand tourbillon de l’Océan ORIGINEL.
Tiède et suave naissance,
Des flux et des raz, ainsi que
Des mots-notes sur la VIE VERITABLE.
Un mal de Mère Absolue un mal-noir sec et froid
De part en part me martèle, de jour et de nuit
Des poèmes à fendre l’âme.
Roland REUMOND
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La Mèr est cet espace sémantique, public (La Mer offerte à tous les regards) et Privé (La Mère, Matrice originelle, porteuse de toute grâce), entre Ciel et Terre, lieu symbolique et sacré, Lieu de tous les manques et de tous les espoirs.