Le misérable, touffue sa toison
Vides ses poches
Sordides ses haillons
Avec égards m’approche
Mortel !lourds dans la balance mes péchés
Quelques charités vont-elles les alléger
Le misérable sous le saule pleureur
Envie avec mélancolie quand le soir se meurt
Ses compagnons d’une obscure nuit
Dans leurs tombes enfouies bien au chaud endormis
Mortel ! Nombreux sont mes torts
Quelques prières adouciront-elles ma mort
Le misérable et son râle,
Balayés par le zéphyr et ses rafales,
La neige déroule son tapis blanc
L’hiver s’installe majestueusement
Juillet n’est pas au rendez-vous
Avril en est le garde fou
Mortel ! Si je m’en remets à mon sort
L’espoir me fera t-il goutter le réconfort
Le misérable sans relâche et sans repos
Pareil à l’esclave de l’antique Rome
Du soir tard au matin sitĂ´t
Ignorant jusqu’au somme
Marchande avec peine sa misère
En quête d’un bonheur éphémère
Mortel ! Je ne voudrai pas voir
L’ombre de mon ombre dans mon miroir
Le misérable et le néant son habitacle
Est ce qu’il est, sans en avoir eut l’envie
Tout lui fait obstacle
Même l’amour de la vie
Mortel ! Le hurlement du chacal
Enchante t-il la cigale
Le misérable par un soir d’automne
Sur une montagne rocailleuse
Jonchée de feuillages jaunes
Et qu’on surnomme la malheureuse
Avec ses pieds nus creuse son sol
Pèlerinage accompli une fois atteint son col
Mortel ! Sur lui je fixe mon regard
Jusqu'Ă ce que sans crier gare
Mes chaudes larmes charitables
Me rappellent que je suis misérable
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Celui qui éprouve du dégoût pour un arbre, ne doit pas profiter de son ombre.