Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie Envois: 1238 |
Sérénade française, avec refrain Sérénade française
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit ! D’où vient ce soleil qui éclaire le monde ? De ton front radieux, serein comme l’azur, De ton front si calme, ton front si pur, Quand ta bouche dit des paroles profondes !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Quand, paresseuse encor, tes bras comme des ailes s’ouvrent Tu es plus belle que les déesses qu’on voit au Louvre Voler jusqu’aux monts où rayonne le soleil ; Quand mon cœur écoute ta voix qui le berce, Mon cœur devient le calice où tu verses, Comme deux antiques liqueurs, la paix et le sommeil !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Oh ! Approche, cher ange ! Viens que je te dise Que mon âme de tes charmes est éprise, Que, comme Dieu sur le monde, tu règnes sur mon cœur ! Laisse-moi écouter ta voix qui murmure, Respirer le parfum de ta chevelure, L’une pareille à la lyre, et l’autre à la fleur !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Oh ! Laisse-moi dormir sur ton sein triomphant, Comme sur le sein d’une tendre mère un enfant ! Laisse-moi te dire des paroles douces Plus radieuses que le soleil et le jour, Que m’inspire ton éternel amour Et dont ta fière pudeur point ne se courrouce !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Le printemps remplit nos cœurs de sa paresse Viens, près de cette Seine que le vent caresse, Que je voie rayonner ton sourire charmant ! Viens, loin du bruit de la multitude, Au pays divin de la solitude, Là où l’oiseau et l’homme chantent doucement !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Chaque fleur, en ouvrant lentement ses lèvres roses, Murmurera ton nom dans l’oreille des choses ; Chaque mont s’inclinera devant ta majesté En chantant l’hymne doux de tes charmes, Et moi, je verserai tant de larmes Que tu croiras l’hiver dans mes yeux resté !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Le vent remuera ta vaste robe en tremblant Et à mes yeux ravis montrera tes pieds blancs ; Le soleil rayonnera moins que tu ne rayonnes Sur les créatures et sur l’univers ; Et les cieux limpides, et les prés verts, Te diront : « viens, reine, ici est ton trône ! »
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Oh ! Toi que j’aime, écoute mes plaintes amères ! Fors l’amour, tout ici-bas est éphémère ! Tout ! Et la gloire, et la fortune, et le renom ; L’homme meurt oublié et naît misérable ! Je veux, malgré tant de maux qui m’accablent, Tout oublier, ne me souvenir que de ton nom !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Rien ici-bas ne pleure avec l’homme qui souffre ; Nous errons d’abîme en abîme, de gouffre en gouffre, Loin du rivage souriant et du ciel radieux ; Comme notre douleur est noire et profonde ! Je veux, oubliant la détresse du monde, Ne rien regarder, et ne voir que tes yeux !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Nos esprits sont impuissants, nos cœurs sont volages, Nous cherchons en vain le philtre qui soulage Notre mal immense, que l’œil à peine voit ! Vain est l’espoir, vain est le courage ! Je veux, ne voyant point nos mirages, Ne rien écouter, et n’entendre que ta voix !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Chaque jour tout finit et tout recommence ; Rien n’est éternel ! Dans ce tourbillon immense, Nous sommes emportés, et nos espoirs défunts, Que la houle ploie comme des roses mortes ! Je veux, fermant ma grondante porte, Ne rien respirer et respirer ton parfum !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Oh ! Seul l’amour nous sauve de la perdition ! C’est le phare dans la mer de nos malédictions ! C’est lui qui nous guérit et qui nous blesse ; Il embellit la femme, rend l’homme plus fort Et invite les amants à son fort Où il cache de leurs âmes la puissante faiblesse !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Le mien est immortel et puissant comme les dieux, Vaste comme la mer ; comme le soleil radieux ! Ô, je sais aimer et mourir pour ce que j’aime Et je veux être le martyr de tes fers ! Je loue et ton éden et ton enfer, Ton sourire lumineux et ma tristesse blême ! D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Eusses-tu d’un amant écouté les prières, Tu eusses vu ses yeux pleins de lumière Reluire en écoutant la musique de tes pas ! Tu l’eusses vu, amoureux et tenace, Sourire au péril qui le menace, Pour toi braver la vie et braver le trépas !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Ô, rigueur ! À mes vœux pourquoi être rebelle ? Que tu es inhumaine ! Mais que tu es belle ! De ton charme je loue la douce autorité ; Règne, puisque tout en toi est aurore ! Règne sur mon cœur pur qui t’adore, Puissante comme la justice et comme la vérité !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Que tes bras soient mon havre et ton sein mon refuge ! Sois l’arche mystique qui me sauve du Déluge Et la nef blanche qui au rivage me conduit ! Tout sans toi est néant et abîme, Sans toi rien n’est beau et rien n’est sublime, Sans toi rien ne rayonne et rien ne reluit !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Ô, Dieu t’a créée, ma charmante assassine, Pour courber les fronts des rois que rien n’incline, Pour occire les poètes et dompter les héros ! L’amour, mystérieux comme le crépuscule, Qui fit d’Omphale la rivale d’Hercule, Me nomme ta victime et te nomme mon bourreau !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
Mais je bénis Dieu qui me donne la souffrance, Et te loue, déesse qui me condamne à l’errance ; Tu es la plus belle et Dieu est le plus puissant ! C’est toi que j’aime et c’est lui que je contemple ; Je verse mes larmes dans son temple Et sur ton autel je verse tout mon encens !
D’où vient ce rayon qui éclaire soudain Paris ? De ton œil lumineux, quand ta bouche sourit !
*Petite remarque: "amant" garde son sens classique et signifie: "amoureux". Désolé pour la longueur de mon poème.
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