Serment d’amour

Que je suis heureux quand tu me regardes
Avec tes yeux radieux comme le soleil
Qui m’inspirent la paix et le sommeil
Et au rivage conduisent ma nef hagarde !

Que je suis heureux quand tu me parles
Comme l’oiseau qui chante dans ma nuit !
J’oublie hier, demain et aujourd’hui
Quand j’écoute ton onde qui déferle

Sur le récif brumeux de ma douleur ;
Quand tes bras entourent ma solitude
Je suis comme l’enfant sans inquiétude
Dont une mère aimante bercent les pleurs !

De ta douce chair le parfum se répand,
Semblable à une liqueur charmante
Versée dans une coupe encor fumante
Que Dionysos en riant offre à Pan !

Ton sourire console mon cœur agité ;
Mes poèmes, oiseaux à l’aile blessée
Se reposent dans l’ombre de ta pensée ;
Ma nuit sous le soleil de ta beauté !

Chaque vers qui sort de mon esprit plaintif
Comme le sang sort d’une blessure,
Attend que ta bouche le murmure
Et veut, comme moi, être ton captif !

Toute ma poésie en ouvrant ses ailes,
Vole, en rêvant, à ton port éternel
Et de ses pleurs mouille ton sein maternel
Quand tu la caresses avec zèle !

Toi, pour qui une plume est un fardeau,
Tu es plus puissante que les déesses
Que l’on voit dormir avec paresse
Dans les temples blancs, antiques tombeaux !
Quand tu poses, sur la terre étonnée,
Ton pied majestueux et impérial,
Tout bouge loqueteux devient un Escurial ;
Tu enchaînes mon âme déjà enchaînée

Avec les fers de ta sublime douceur ;
Et quand ton regard sonde mon âme,
Ton regard radieux et plein de flamme,
Que ton Å“il joyeux voit mon Å“il songeur,

Je vois le ciel s’ouvrir comme une porte
Au-dessus de mes yeux qui rêvent, éblouis,
Toute la nature, flambeau sonore, reluit
Et à son rivage fleuri m’emporte !

Ô, douces caresses, ô, baisers infinis !
Ô, prés printaniers où l’amour chante
Et avec sa lyre nous enchante,
Orphée vivant, par les dieux béni !

Tu me disais : « je t’aime ! » parlant tout bas
Comme pour me dire un secret que j’ignore,
Tendre comme la rosée et l’aurore,
Qui tombent dans les chemins où l’homme va !

Que j’étais heureux ! Que tu étais belle !
L’amour montait de mon cœur à tes yeux
Comme un flot rayonnant et radieux
Qui berce les voiles de notre nacelle !

Je disais au papillon, sans colère :
« Envole-toi, papillon, qui la crois une fleur ! »
Et à l’oiseau, sur sa branche songeur :
« Réveille-toi et chante pour lui plaire ! »

Mon amour puissant, à la mer pareil,
T’emportait doucement sur sa vague
Et te disait mille mots tendres et vagues
Quand nous contemplions le couchant vermeil !

Comme le soir, qui nous souriait, était calme !
Comme le jour qui rayonnait était beau !
L’un nous éclairait avec son flambeau,
L’autre nous endormait avec sa palme !

La nuit venait, femme au sourire charmant,
Laissant sa robe que parent les étoiles
Flotter, comme au blanc zéphyr un voile,
Et reluire, comme reluit un pur diamant !

Et l’aube, déesse remuant ses ailes d’ange,
Laissait, près de nos pas, ses plumes tomber
Et dans notre chemin doucement flamber
Pour le remplir de rayons étranges !

Laissons l’amour au repos nous convier !
Oh ! Dans ce monde où tout est éphémère,
Que nulle pensée, maussade et amère,
En nous troublant ne nous fasse envier

Tout ce que les hommes, les uns aux autres, envient !
Ô, loin d’eux, aimons nous, et laissons-leur
Leurs rêves de gloire, amères liqueurs
Qu’ils boivent dans la coupe de cette vie !

Laissons-leur leurs rêves, comme eux petits ;
À eux les lauriers ; l’amour nous couronne !
Car chaque pré est pour nous un trône
Et chaque montagne est un temple bâti

Pour que notre amour, loin du monde s’y cache,
Pour que je puisse embrasser à loisir
Ta bouche qui m’inspire tant de désirs
Lorsque nos lèvres en tremblant se touchent !

Oh ! Je sais que ce monde chancelle
Comme un bras par le fardeau fatigué
Et que le chaos nous a relégués
À son abîme, nous et nos nacelles,

Je sais que notre tristesse est profonde
Et que notre bonheur ne dure pas ;
Que l’homme voit chaque jour s’ouvrir sous ses pas
Le tombeau, comme une porte qui gronde ;

Que rien, dans cet univers, n’est certain,
Que demain d’aujourd’hui est le fantôme
Et que, tremblant et ténébreux, l’homme
Dans le soir de sa vie rêve le matin ;

Mais aimons-nous ! Rien ici-bas n’égale
En douceur, l’amour et ses frémissements,
Et d’un cœur pur le tendre dévouement
Et ce baiser radieux qui nous rend pâles !

Rien n’égale en douceur ces soirs charmants
Pleins de solitude et d’indolence
Où la nuit nous berce avec son silence
Et l’océan avec ses flots charmants !

Oh ! Viens, mon ange ! Laisse mon cœur qui t’aime
Se reposer entre tes deux bras blancs ;
Laisse-moi te murmurer, en tremblant,
Tous les secrets de ma vaste flamme !

Tant de jours, tant de nuits, tant de labeurs
Aujourd’hui me fatiguent et m’ennuient ;
Dans mon cœur il est tombé tant de pluies
Qu’il n’y reste plus une seule fleur !

Mais toi qui m’as aimé et m’aimes encore,
Déesse de mes plaintives amours,
Toi que je vois reluire tous les jours
Comme dans le ciel on voit reluire l’aurore ;

Reste, reine de mon cœur qui soupire !
Car j’aime à t’entendre et à te voir !
Je chanterai ton charme et ton pouvoir
Et ton doux parfum que je respire

Et qui remplit mon esprit d’ivresse !
Reste, toi dont je loue l’autorité,
Je chanterai l’éclair de ta beauté
Et le rayon de ta paresse !

Magnifique ! Quel flot poétique et quelle maîtrise technique ! Bravo bennhy !

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Comment ça ! Personne d'autre ne commente un pareil poème ! Je ne comprends pas.

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Puisque tu as daigné me faire l'honneur de le commenter, je ne puis être que content! Merci Carme!

Entièrement d'accord, je ne comprends pas que peu de personne n'ai laissé un commentaire...
Magnifique poème, autant sur le fond que la forme, tant d'émotions s'en dégagent : douceur, tendresse, sensualité, humanisme......tout cela écrit avec tellement de justesse...Bravo et merci pour une si agréable lecture...j'y ai pris grand plaisir.

Merci vauv! Merci Carme! Vous avez montré tant de bonté, tant de sollicitude pour ce poème à l'aile brisée! Merci!

Des mots qui sont un doux plaisir à lire, on se laisse bercer pas cette belle lecture
Bravo
Colombe

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Si la poésie est un art, le partage est l'art suprême !

Mon blog,
http://www.lesmotsdits.fr/

Très beau serment , sois heureux !

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MB CANDIDE

Merci les amis! Soyons tous heureux dans cette paisible oasis du coeur!

Salut
Merci
Bonne Journée
Amitiés
Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

un joli texte empreint de douceur

Magnifique poème!
autant sur le fond que la forme beaucoup d'émotions

comment ais-je pu passer sur ce magnifique poème, cher ben ta plume est le reflet de ce grand coeur rempli d'amour ! c'est un plaisir de te lire jess

Merci douceur, merci chère jessye!

Tres , tres beau , ce chant d'amour ou tu invite tous nos sens a partager l'expression de ton grand amour.




ps : merci pour ton com. sur on texte aussi, j'apprecie.

Merci chère Tania!

Bonjour Bennhy, de la belle poésie, de tr;s beaux vers avec des images où l'on s'envole avec toi dans cet hommage à l'amour.Bravo pour le partage de tes mots.Un trésor ce poème.Amitié. Okana.

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La douleur est comme un arbre tordu par les morsures des grands froids d'hiver...


Citation de Nicole Chaput

Finalement, mon cher Bennhy, ce serment d'amour a fait une belle carrière. Je m'en réjouis pour toi !

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

quelle belle poésie
J,ai voulu y revenir
me recueillir a nouveau !

Alors je te remercie d'avoir revisité ce serment!

tout simplement magnifique,quelle plume,quelle inspiration!!!
Merci pour ce doux partage!!

Quel beau poème que j'ai failli ne pas voir ! C'eût été vraiment dommage pour moi, magnifique écrit.

J'ai particulièrement apprécié
Citation :

Merci pour ce magnifique partage

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Désolée, mon état de santé ne me permet plus de faire les mises en pages de recueils.

Quel magnifique poème qui rend hommage à l’amour et quelle plume…






Franchement…Respects.









Amities DIDO

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Tout le monde pense te connaître de par ton apparence, mais seulement quelques rares te connaissent vraiment.


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Mon blog: http://dido1309.skyrock.com

Je viens de découvrir cette perle remplie de douceur, de tendresse et d'amour et je te dis : BRAVO cher Ben! Sublime tout simplement, quelle fluidité et que de l'émotion...



Fati La Rose

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