La création du poète

L’univers languissait comme un bras fatigué
Dans le vertige du grand chaos relégué ;
L’eau se mêlait au feu, le feu à la foudre,
Dans cette urne mystique où Dieu faisait dissoudre
Les éclairs rouges de la tremblante création.
L’ombre était vague comme une pâle apparition ;
Dans les profondeurs du vide, cent fois millénaire,
L’âme essoufflée cherchait en vain la matière,
La mer ses rivages et l’étoile son firmament,
Dans le combat premier des farouches éléments.

Dieu rêvait, seul, dans les ténèbres profondes,
Et voyait s’agiter la poussière des mondes
Comme un vampire sous le linceul du néant.
Soudain, vers l’infini Dieu leva son doigt géant ;
Il dit : « Terre, sors du chaos ! », sans murmure,
La terre obéit. Il dit ensuite : « Mer pure,
Sors ! » Et la mer sortit quand parla le Seigneur.
Alors il dit au ciel : « Soit ! » Une douce vapeur
De l’antique chaos monta comme une âme
Et devint le ciel. Dieu prit une flamme
Et il l’accrocha à ce ténébreux flambeau,
Comme à la robe d’une dame on accroche un joyau ;
Elle devint le soleil. Pensif, le Saint Père,
Plongea sa main dans les entrailles de la terre ;
Et en sortit de la fange, il y souffla
Et en fit l’homme et la bête. Yahvé leur parla
Et leur dit : « de la terre vous serez les ombres,
Marchez, courez, rampez dans les forêts sombres
Et dans les villes maudites, qui seront vos tombeaux ».
Puis le Seigneur, laissant paître et boire ce troupeau,
Plongea sa main dans son cœur plein de lumière ;
Un rayon en sortit, doux comme une prière,
Dieu y souffla et en fit un être radieux ;
Il lui dit : « Du ciel tu seras le chantre heureux ;
Tu es ma chair, et les hommes sont ma pensée.
Ta lyre endormira la colère insensée
Du monde, que guidera le son pur de ta voix ;
Va ! Tu es ma lumière, ma sagesse et ma loi,
Et de mon Verbe tu es le radieux prophète »
Et c’est ainsi que Dieu créa le poète.

Salut Bennhy
Merci pour cette naissance heureuse du verbe et du poète,une genèse bien montée et une tournure bien réussie!
Que demeure le verbe radieux des poètes;merci poète!
Amitiés
Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




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"Va ! Tu es ma lumière, ma sagesse et ma loi,
Et de mon Verbe tu es le radieux prophète »
Et c’est ainsi que Dieu créa le poète."

Peut être, mais depuis le temps on est plus copains lui et moi !
A part ca, joli. Une idée sympa.

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Pour voir la vraie beauté d'un éclat de la lumière il faut être dans le noir absolu...

Pour Inri: Il s'agit d'une "réecriture" d'un "mythe" si tu as toutefois bien lu le titre. Tout est métaphore dans ce poème. IL s'agit moins de chanter la gloire de Dieu que de créer un univers imaginaire. Quant à ton adjectif "sympa" je le trouve -sauf ton repsect- vraiement très superficiel.

Pour Farid: Merci pour ton envoi et tes commentaires profonds!

Je préfère ne pas relever. Je maintiens "l'idée est sympa" ! Et je pense franchement, que vous devriez aller plus en profondeur de ce que j'ai dit. A aucun moment je ne dis "le poème est sympa" je m'en garde bien, mais "l'idée" de le faire de cette façon.
Et qui vous parle de la "gloire de Dieu" ? Moi ? En aucun cas, a aucun moment.
Quand a ma phrase, "on est plus copains lui et moi depuis longtemps" il me semble qu'il y a quelque chose qu'on appelle généralement un smiley représentant "mort de rire" juste après.
Quand au fait que vous ne compreniez pas la plaisanterie, vous m'en voyez bien désolé et fort attristé.
A aucun moment mon commentaire n'avait des intentions désobligeantes à votre égard ou à l'égard de votre texte.
Généralement quand un poème ne me plaît pas je m'abstiens à tout forme de commentaire à l'intention de l'auteur.
Quand au fait de mettre entre guillemets certains mots, et me les expliquer, il n'en est pas nécessaire, je maîtrise suffisamment le français pour comprendre ce que je lis et, je peux affirmer que les fautes d'orthographe sont relativement rares chez moi. Par conséquent pas besoin qu'on m'explique le sens des mots usuels.
Pour terminer, si cela vous est si désagréable que ça, à l'avenir je m'abstiendrai de tout lecture et commentaire de vos textes.
Cordialement,
INRI

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Pour voir la vraie beauté d'un éclat de la lumière il faut être dans le noir absolu...

JE n'ai point dit:"compris" mais 'lu' -nuance.

Tout compte fait ce n'était qu'un infime malentendu. J'espère que j'aurai l'occasion de te connaître un peu plus en lisant tes productions. Moi également je ne voulais pas être désobligeant.

Merci poète pour cette formidable genèse du poète et du verbe! Bravo.

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MB CANDIDE

Citation :


Belle idée .... heureusement qu'il n'a pas oublié les poètes !

Merci pour cette création revisitée.

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je manque de mots pour commenter ce superbe poème, un mythe digne des mythes grecques
tout est couronné par cette naissance symbolique du poète

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