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     La pauvretĂ© et nous
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  15/3/2008 18:13
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
La pauvreté et nous
Ă€ une femme pauvre

I
Qu’avez-vous donc ? Pourquoi pleurez-vous, madame ?
Oh ! Ces larmes radieuses semblent mouiller votre âme,
Tant elles mouillent vos yeux, ces humides miroirs,
Et, comme un voile Ă©pais, vous empĂŞchent de voir !
Vous marchez, lasse. Les cailloux, comme des épées,
Ont blessé vos deux pieds blancs. Ô, sombre épopée
De la misère ! Où les pauvres, noirs combattants,
Toujours vaincus, s’avancent, ténébreux, haletants,
Et hantent éternellement la cité des hommes
Comme un château désert que hantent les fantômes !
Ô, madame ! J’entends votre cœur soupirer,
Je vous entends gémir, et je vous vois pleurer,
Tandis que vous portez, fardeau de lumière,
Votre cher enfant, que bénissent vos prières !
Vous marchez encore ; des innombrables passants,
Vous évitez les yeux terribles et menaçants,
Oh ! Tous les regards sont pour vous des injures !
L’on vous sait misérable et l’on vous croit impure,
Ă€ cause de vos haillons, Ă  cause de vos douleurs !
Et, tandis que votre cœur saigne comme une fleur
Qu’une main inconsciente, malgré ses plaintes, coupe
On ajoute une goutte de fiel Ă  votre coupe
Déjà pleine, hélas ! À votre malédiction
L’homme ajoute l’insulte et raille votre affliction !
Car les bals rayonnants oĂą les robes tournoient
Où ces femmes stupides et aveuglées par la joie
Sous les regards des hommes dansent lascivement,
Voient par l’œil du bonheur, non par l’œil du tourment !
Ces vains plaisirs, où nos âmes chaque jour s’abîment,
Nous rendent insensibles à l’amour magnanime !

II
Oh ! De Dieu en colère combien d’avertissements
Nous ignorons, malgré les puissants châtiments !
Cette sombre créature, qui en nous sommeille,
Dit : « je n’ai point d’yeux, je n’ai point d’oreilles,
Pour voir vos malheurs, et pour entendre vos cris !
Parce que tout homme vit, tout homme périt !
L’amour ? Vague illusion ! La pitié ? Chimère !
Vous vivez ? Maudissez vos pères et vos mères
Qui vous ont vu naître, et que vous verrez mourir !
Misérables mortels ! Vous êtes nés pour souffrir !
Vous ĂŞtes vains, vous ĂŞtes petits. Vos humbles vies
Sont des nefs brisées, par les houles poursuivies !
Vous marchez dans l’ombre et vous courez dans la nuit !
Vous aimez tout ce qui vous blesse et tout ce qui vous fuit ;
Vous aimez la femme parce qu’elle vous tourmente,
Le travail parce qu’il vous fatigue, et l’amante
Parce qu’elle vous trahit. Vous errez, éperdus,
Pareils à l’avare qui pleure l’or qu’il a perdu,
Pleurant vos illusions, vos rĂŞves, vos mensonges,
Et portant le deuil de vos chers songes !
Mourez, misérables ! Ou, vivez pour périr !
Et ne cessez point de marcher et de courir,
Comme le jour Ă  la nuit, Ă  a tombe ouverte,
Victimes sur l’autel du Trépas offertes ! »

III
Oh, madame ! C’est pourquoi, sourd à votre malheur,
L’univers ignore votre morne pâleur ;
C’est pourquoi vous errez, sublime et hagarde,
Sans que nul ne vous plaigne et ne vous regarde,
Ă”, ma pauvresse ! Ange que les hommes ont fait choir
Des immensités bleues au précipice noir !
Hélas, hélas ! Tandis que vous errez, madame,
Dans les superbes palais, maintes autres femmes
Marchent, majestueuses, couvertes de soie et d’or,
Insensibles aux vivants, oublieuses des morts !
Tandis que de vos yeux humides coulent les pleurs,
Le rire embellit le front du monde extérieur ;
Tout un monde bruyant, effronté, stupide,
Que ni la jeunesse et son sourire splendide,
Ni la vieillesse et ses augustes rides, n’ont pu
Emouvoir, tant son cœur est noir et corrompu !
Et vous êtes, hélas, pauvre femme malade,
Pareille à l’immense et rouge estafilade
Sur l’armure de cet univers triomphant !

Qui sait ? Peut-ĂŞtre que plus tard, ce doux enfant
Qu’aujourd’hui vous portez sur vos épaules lasses,
Dira, la nuit au cœur : « que le mode trépasse !
Ma mère n’a pas pu attendrir ces hommes fats,
Et moi, j’obtiendrai par la force de mon bras
Ce qu’elle n’a pas pu obtenir par ses larmes !
Tout le monde tremblant croulera sous mes armes,
Je tuerai, je serai un illustre voleur !
Je te vengerai, mère ! Pour chacun de tes pleurs,
J’occirai un homme ! Et la froide épouvante
Accompagnera mes pas dans l’ombre hurlante !
Tu as été méchante ; je serai monstrueux !
Tu as été la douce brise et moi, flot furieux,
Je dévasterai la cité des hommes impies
Et j’ignorerai l’œil de leur dieu qui m’épie ! »

Et il errera, comme vous sombre et ténébreux
Comme vous maudit et comme vous malheureux,
Et de sa bouche cruelle mille horribles blasphèmes
Jailliront, comme le sang jaillit d’une plaie blême,
Et parfois, sentant une goutte humide sur sa main
Tomber, sans lever ses yeux au ciel, inhumain,
Il suivra sa route par le Satan tracée
Essuyant furtivement cette larme effacée
Qui tombe tristement de l’œil rempli de fiel
De sa mère, qui le regarde dans le ciel.
tatsy
Envoyé le :  16/3/2008 8:49
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: La pauvreté et nous
Waouh! C'est un superbe poème, très touchant et émouvant


----------------
tatsy

"D'une joie mĂŞme, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

Fendolyne
Envoyé le :  16/3/2008 17:54
Plume de soie
Inscrit le: 15/2/2008
De:
Envois: 103
Re: La pauvreté et nous
y a de la profondeur dans ton écrit et sa chute me plaît énormément

Bisous
Fendo
poete1947
Envoyé le :  16/3/2008 19:21
Plume de platine
Inscrit le: 26/6/2005
De: Bruxelles centre belgique
Envois: 9854
Re: La pauvreté et nous
joli poème que j'au aimer lire

amitiés jc


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http://www.mespoemes.net/poete47/
"Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais c'est regarder ENSEMBLE dans la même direction" Saint Exupéry"

Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  16/3/2008 20:23
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: La pauvreté et nous
Merci Ă  vous tous!
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