Hymne à mon père
Je te dédie ces vers radieux comme le jour,
Toi qui m’as donné la vie et me donnes l’amour !
Toi qui me consoles et me protèges, ô, mon père
Dont le cœur est divin et plein de lumière !
Tu as veillé hier, et tu veilles aujourd’hui
Sur l’enfant que j’étais, et sur l’homme que je suis ;
Je naquis sous l’ombre douce de ta sagesse
Et j’ai grandi sous les rayons de tes caresses !
Tu fus l’ange qui dans ses bras m’a tant porté !
Sous le soleil de ton aile tu m’as abrité
Et je grandissais près de toi, loin de la houle,
Comme près de l’océan le ruisseau qui coule,
Comme près de la nature l’arbrisseau qui fleurit !
Les mots sont vains. Comment te dire, mon père chéri,
Tout mon amour, et toute ma reconnaissance ?
Mille rêves inquiets ont agité mon enfance,
Ma jeunesse grondait comme la tempĂŞte dans les cieux
Et homme, je suis devenu poète. Ô, grand Dieu,
Vous l’avez voulu : Toute ma vie n’est qu’un orage !
Errant de mer en mer, de rivage en rivage,
De mon propre cœur j’ai porté le sombre deuil
Et je n’ai rencontré partout que des écueils !
Hélas, j’ai vécu des siècles et non des années !
Mais toi, mon père, dans le ciel de ma destinée
– Ciel ténébreux, ridé par des éclairs vermeils –
Tu reluis comme l’aurore et comme le soleil !
Ton cœur est radieux comme le mien est rempli d’ombre
Et tu verses, dans la nuit de mes jours sombres,
L’espoir lumineux, que répandent tes bienfaits,
Comme on verse dans la bouche de l’homme assoiffé
Et agonisant, que fatigue un long voyage,
Cette goutte d’eau qui guérit et qui soulage !