Les Arcanes Oniriques
Je me suis éveillé parmi une forêt
Où se mélangeaient de doux effluves ambrés :
Des licornes semaient de l’or dans les rivières,
Cependant que des dragons brûlaient des sorcières.
Un sourire de nymphe illumina la nuit,
Chassant le cinglant cimeterre de l’ennui.
J’ai caressé une chatoyante hermine
Qui me raconta des rhapsodies marines,
Ô j’ai pleuré ! Le cœur précieux tel un diamant,
L’esprit errant au sein du choeur des éléments !
Un ogre se reposait sur son lit de myrrhe,
Et un ours rabougri faisait tinter sa lyre.
Mais l’orage balaya ce doux univers :
Maître des tempêtes et des chagrins d’hiver,
Je n’ai plus de souhait : le Phénix n’a plus d’ailes,
Brisées par le blizzard des haines charnelles.
Les mers s’écroulent dans les tourments abyssaux,
Et dans cet enfer sombrent mes frêles vaisseaux.
La douleur ultime fut sournoise mais brève :
L’aurore me tira de cet étrange rêve.
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