Autant que je me souvienne
Je n'ai connu du bonheur qu'une effluve lointaine;
Juste le fol espoir de sortir un jour de l'arène,
Sécher mes larmes et panser mes peines.
Jours et nuits poursuivent leurs rondes effrénée,
Ensorcelés par la flûte enchantée
Dont se sert le temps pour jouer,
Imperturbable, son envoûtante mélopée.
L'amour se meurt au nom d'une liberté délétère,
Scandée par des mâles reniflant aux quatre coins de la terre,
A la recherche de bonnes chairs
pour satisfaire leurs instincts pervers.
J'accuse le bonheur de prévarication,
l'amour d'aliénation,
Et l'espoir d'abandon;
Quant à la vie, par respect, je tairai mon sentiment !
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L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui
étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer
qu'alimentent leurs larmes.
William Shakespeare(Roméo et Juliette).