Mélancolie du solitaire romantique
Si tristes mes yeux, dans le morne crépuscule,
Mer de sang, les feux de Saint-Elme ridicules
Sur ma barque qui chavire, soumis aux vents
Intraitables. Demain serai-je survivant ?
O spleen rugueux, tu es comme la jalousie :
Tu frappes avec une ardente frénésie,
Et vous, surgissant tel un assassin sournois
Torturez mon cœur avec vos sombres abois.
Si triste ma vie, dans l’empire de l’âme,
Vaquant dans les rues : ma destinée infâme.
Déjà dans les cieux virevoltent les vautours,
Aucune fuite ne se profile alentour.
Mais absorbant le pouvoir de la mandragore
Je vois soudain l’éclat d’un ancien sycomore :
Sur des berges lointaines trône un réséda,
Brillant aux charmes espérés d’Esméralda.
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