CA JETTE UN FROID
Je m’en voudrai toujours que l’on ait tout d’abord
Pensé que ma froideur serait irréversible.
Quand tu fus en chaleur, que tu me pris pour cible,
Bien que m’ouvrant à toi pour ton juste confort,
Ta surprise fut grande et, je veux bien l’admettre,
Tout ce que je t’offrais ne t’intéressait pas.
Plusieurs fois, cependant, tu revins à grands pas…
Mais tu ne trouvas point de quoi bien te repaître…
A ta disposition quand tu le souhaitais,
Fouillant en moi, fébrile et parfois maladroit,
Tu rouspétais souvent, ne trouvant pas l’endroit
Où ce que tu cherchais aurait dû se trouver.
Moi, je n’y pouvais rien, car ce que tu prenais
Devait me revenir. Juste retour de chose.
Tu ne viens plus me voir et je te sens morose.
Je reste dans mon coin tel un vieux condamné…
Si tu me revenais, tu verrais qu’en mon cœur
Se trouve le remède à tes… échauffements.
Alors reviens en moi ! J’attends fidèlement
Car je reste, bien sûr, ton réfrigérateur.
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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont