Il paraît qu'au bout du tunnel
Brille une lumiére surnaturelle,
Qu'au delà se trouve le royaume du ciel,
où les justes connaissent la félicité eternelle.
Il y coule des ruisseaux de lait, de miel et de vin;
Les fleurs, par myriades, embaument l'air de suaves parfums:
Tapis aux mille nuances qui se déroule au lointain
Sur le vert printanier, perpetuel souverain.
Les bosquets retentissent d'une variété de chants
Que les virtuoses oiseaux mélent harmonieusement;
Sublîmes louanges à la gloire du tout-puissant,
Pour le coeur des élus extase et envoûtement.
Les branches plient sous les multitudes de fruits
Que les arbres tendent aux lévres trempées d'envie.
Ils repoussent des qu'ils sont cueillis;
Faim, soif et maux de ce monde sont bannis.
Femmes et hommes, par Dieu sont bénis et aimés.
Drapés de béatitude, tels des soleils d'été,
Ils flirtent avec les nuages sur des chevaux ailés,
et volent vers l'horizon, vers l'eternité.
Mais vois tu, je n'aspire point à tout cela!
L'hyme du bonheur est dans ta voix
Mon paradis dans tes bras,
Toi mon amour à moi.
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L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui
étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer
qu'alimentent leurs larmes.
William Shakespeare(Roméo et Juliette).