Ne touche pas à l’armoire à rancunes qui, soigneusement cirée au fil des années, brille dans l’ombre et veille sur nos jours heureux.
N’ouvre pas ses grandes portes en bois de charme derrière lesquelles se balance gentiment un squelette qui pourrait bien, dans un courant d’air, tomber en poussière.
Dans le profond tiroir du bas, où sont venus mourir nos rêves, tu trouveras l’écume des mauvais jours et, dans une grosse boîte noire, un rat crevé en odeur de sainteté.
Enfin, dans le petit tiroir du haut qui grince encore d’un rire mesquin dès qu’on le tire, tu entendras les délires plaintifs d’un vieux parano.
Mais la dernière surprise se cache derrière la corniche Louis Philippe où sont rangées les valises : A chaque départ en voyage elle laisse s’envoler avec volupté menaces et noms d’oiseau !
Palmito