Plume de platine Inscrit le: 21/11/2005 De: Valenciennes dans le grand nord Envois: 2091 |
l'écrit du désespoir Dans la vieille demeure, que je viens d'acquérir, subsistent les odeurs, d'une vie d'autrefois, comme quelques souvenirs, qui ne veulent pas mourir, je la ressens les soirs, surtout quand il fait froid. Au delà des couloirs et des grands murs de pierres, quand j'entends ses sanglots, briser le lourd silence, serrant mon coeur ouvert, récitant une prière, fantomette qui es tu ? Quelle est ta pénitence ? C'est alors que voulant abréger sa souffrance, j'ai fouillé la maison, dévoilant ses secrets, dans une vieille chambre, derrière un drap immense, d'une belle demoiselle, découvrit le portrait. Sur son visage claire, juste un pauvre sourire, de la dentelle aux perles à l'austère chignon, reflétant la tristesse, la douleur, les soupirs, elle semblait resté l'être, le coeur de la maison. Elle a guidé mes pas, me trainant chaque nuit, de la cave au grenier, étrange jeu de piste, il fallait que je trouve son trésor quelquepart, où l'avait elle caché, si jamais il existe. De nuit en insomnie, je sentais son regard, me poussant un peu plus, vers la clef du mystère, comme dans le grand grenier, abritant les trésors, vestiges oubliés, enfouis sous la poussière, éclairés par la lune, qui brillait au dehors. J'ai vidé les paniers, emplis de vieilles dentelles, ouvert toutes les malles aux livres et aux photos, vieilles poupées de cires, peintures d'aquarelle, et sans dessus dessous, pas trouvé le cadeau. Mais soudain j'entendis, un grattement léger, une petite souris, surprise par tout le bruit, disparu d'un seul coup, par un trou du plancher et m'indiquant l'entrée du chemin de l'oubli. Elles étaient là , dormantes, depuis bien des années, enrubannées de noir, portant déjà le deuil, toutes les lettres écrites, à son beau fiancé, éphémère passion, enfouie dans un linceul. Elle avait tout écrit, cherchant le réconfort, qui ne lui vint jamais, elle a tut son chagrin, essayant de survivre, au prix de trop d"effort, accrochant une corde, à sa vie elle mit fin. J'ai emporté les lettres, l'écrit du désespoir, au petit cimetière, où elle repose enfin, les glissants sous la stèle, en bel onyx noir, apaisant les sanglots d'un cruel destin.
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