Enracinés dans sa mémoire
Comme autant de plaies
Mal cicatrisées
Ses plus lointains souvenirs
S’effritent lentement
Aux larmes du temps.
Ses plus lointains souvenirs
A l’ombre desquels
Ă” divine surprise !
Elle vit encore
S’égrènent comme son chapelet
Aux grains d’améthyste usés
Sous ses doigts de vieille bigote.
Dans l’église désertée
Qu’on croirait désaffectée
Elle bafouille ses patenĂ´tres
Recroquevillée sur son prie-Dieu
Mais ses yeux brumeux
Qui s’égarent sous la nef
N’élèvent pas leur regard plus haut
Que son balbutiement de prières
Mal apprises et incomprises.
Car il y a bien longtemps
Malgré son immense bonté
Que Dieu a quitté les lieux
Devenus pour ainsi dire « malsains ».
Et l’ange doré
Souffleur de poussière
Délaissé par les « Monuments historiques »
Mais pourtant prétendu « musicien »
Ricane encore comme un bouffon
Quand la lumière du soleil couchant
Inonde de ses rayons
La vieille bigote
Nimbée d’une auréole !
Krisfi
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCĂŤA LORCA)