De ses longs bras souples et satinés
La fille des îles au sang mêlé
a fait glisser les rubans de ses épaules
Et la coupe de soie rose prisonnière de ces liens
m’a fait rêver par son bruissement léger
A l’envol d’un oiseau dans la douceur de la nuit
Mais un obstacle au désir naissant
Que je sentais monter en moi
Semblait vouloir en retenir la chute
C’était le fruit rouge d’un sein frémissant
Qui voulait garder une seconde encore
La caresse subtile de ce tissu vivant
Libérée par un geste d’une gracieuse pudeur
La chemise en glissant lentement vers le sol
Dessine soudain et comme par enchantement…
Un buste aussi gracieux qu’une amphore antique
Et après une escale dans l’ombre de ses hanches
La soie câline se drape sous un buisson doré.
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCÃA LORCA)