Au bord de cette douce rivière,
Vivantes, mes branches la caressant
Moi, vieil saule, majestueux hère
Pour toi fragile roseau, te protégeant.
Le vent s'arête dans mes feuilles,
Toi, tu t'élevés fièrement vers le ciel,
Ce soleil qui donne avec noblesse
Sans ombre, cet amour passionnel.
L'eau qui fuit caresse tes racines
Transparente, comme sans existence.
Elle est cette vie qui t'emprisonne
Toujours là et, pourtant en partance.
Te verrai grandir dans mon ombre
Plier gracieusement sous le vent d'été.
Les racines prises dans cette terre
Fier, te relevant et défiant la tempête.
Mes bras entourent ce corps si fin,
Je serre, mais j'ai si peur de le casser.
Si frêle, tellement fragile et diaphane,
Le perdre maintenant est le vrai enfer.
Cet amour que tu as fait renaître,
Avec son immense cortége de peurs.
Il est en moi, douleur que j'idolâtre
Et change mon âme en terre de fleurs.
Ce feu je le veillerai toute une vie
Niché, la, au creux brûlé de mon âme,
Jamais ne s'éteindra, il sera la lie
Et, restera du vin de ma vie profane.
Ces yeux qui se sont noyés en moi
Ardents, remplis d'étoiles et feux follets,
Ont allumé des incendies, d'émois,
Chauffant a blanc un cœur trop bleuet.
Tes bras seront des douces chaînes
Autour d'un cou jamais plié par les dieux.
Esclave heureux oublié des haines
Priant agenouillé, un triste amoureux !
Octobre, 2007
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Pour voir la vraie beauté d'un éclat de la lumière il faut être dans le noir absolu...