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     Première enquête - Partie 3 (fin)
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Expéditeur Conversation
Mobius
Envoyé le :  13/11/2007 5:46
Plume de soie
Inscrit le: 20/7/2007
De: Auxerre
Envois: 72
Première enquête - Partie 3 (fin)
PS (Pré-Scriptum XD) : désolé c'est un peu long, mais je voulais pas faire une quatrième partie T__T


Sombre et noir. Le jour dehors, d'après l'heure que la montre indique. Une odeur d'humidité. Une sensation de froid étrange sous les pieds nus. Au loin, dans les ténèbres, un petit oeil rouge. Du bruit, en haut, au-dessus. Une cave ? Peut-être. Comme des bruits de pas, un piétinementUn écran qui s'allume soudain, juste sous l'oeil rouge. Une boule dans la gorge, un frisson sur le corps nu. Une sensation étrange, comme celle que l'on a parfois lorsqu'on erre la nuit dans les rues, et qu'on se retourne fréquemment pour vérifier que personne ne nous suit.
Les yeux qui s'habituent à la vive lumière, l'image sur l'écran qui se précise. Une jeune femme. Elle est pendue par les poignets, et entièrement nue. Il la trouve très jolie. Non, c'est plus que ça. Il la connait. Il l'aime. Mais pourquoi tout ce sang qui coule de son ventre ouvert ? Une voix soudain. Une voix sourde, omniprésente. Comme transpirant des murs, du sol, du plafond, une voix menaçante, méchante, une voix dangereuse et ancienne. "Franchement ? Je me suis bien amusé. Gamine, elle était déjà pas mal, mais là, avec la poitrine en plus, c'est encore mieux".

Colin ouvrit les yeux et suffoqua. Il se pencha sur le côté et toussa violamment. Ses mains tremblaient, sa gorge était en feu et tout son corps trempé de sueur. Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer. Maintenant, il savait. Avec ce rêve, il savait ce qu'il l'avait toujours terrifié chez Maxwell. Ce n'était pas sa haute stature, ses épaules taillées comme celle d'un quaterback qui ferait du catch pour se détendre, son visage anguleux et obtus, son rictus machiavélique, et sa cruauté innommable. Non, tout ça n'était rien comparé au fait qu'il avait accompli la plus ignoble des horreurs sur des enfants, et ce, sans jamais être brutal, ni vulgaire. Il parlait toujours très distinctement, très clairement, et sans employer le moindre mot grossier. Un mélange de journaliste, de docteur et de militaire. Voilà, c'était bien ça qui avait toujours terrifié Colin, et l'avait retenu de se rebeller.

Il se leva et tituba jusqu'à la salle de bain. Cinq heures. Le délai expirait bientôt. Le jour allait se lever, et avec les premières lueurs de l'aube, les dernières heures de Vicky commenceraient à s'écouler. Colin revint vers le lit, et rassembla les photocopies qu'il avait sorties du cadastre, durant la nuit. Elles étaient éparpillées par terre, immobilisées par une tasse de café presque vide, une chaussure et la cafetière. Il attrappe son téléphone, et appela.
-Ici Chambers, passez-moi le chef Nichols, s'il vous plait.
-Euuh...c'est-à-dire que...elle vient de s'endormir. Elle a travaillé toute la nuit.
-Je vois...je rappellerai.
-Non, attendez, agent Chambers ! Elle m'a demandé de vous faire passer un message.
Et l'homme au bout du fil énonça à Colin les divers endroits où pourrait se trouver Maxwell. Colin les entourait au fur et à mesure, sur les photocopies du cadastre. Il écarta d'office les sept chantiers qui se trouvaient trop loin du quartier sud. En restait douze, et un abattoir. Colin raccrocha. Il se mit à étudier les plans, en tentant de se remémorer les détails de son rêve. Vicky nue, pendue par les poignets, le ventre ouvert. Oui mais comment ? Avec quoi ? L'image défile sur l'écran de la télévision. Il fait étrangement jour. Ce n'est pas l'image qui défile. C'est Vicky qui se déplace. Elle est pendue à une sorte de rail. Derrière elle, le décor ne bouge pas, mais apparait. Il se précise. Là, n'est-ce pas un crochet, qu'on utilise pour soulever les carcasse de boeuf ?
En un instant, Colin s'habille, se précipite hors de l'appartement et saute dans la voiture. Sirène hurlante dans le silence d'un matin de rosée tiède aux couleurs d'incendie, Colin fonce droit vers les abattoirs.

-Alors, Vicky ? Tu crois qu'il va venir ? Ton bien-aimé. Il n'a jamais su t'aider, même pas quand vous étiez enfant...
-La ferme, espèce d'ordure !! T'es déjà mort ! Immonde porc !
Il éclata d'un rire mauvais.
-Ma pauvre...tu sais, pour moi qui aie été de toutes les guerres, l'espoir et le désespoir n'ont plus de secret. Il est fascinant de voir à quel point on peut avoir de l'espoir dans les situations les plus désespérées. En fait, moins il semble y avoir de solution, et plus les gens espèrent. Voilà qui est bien paradoxal, qu'en penses-tu ? Comme cette vietnamienne qui croyait que, à cause d'un petit sourire de ma part, elle allait être épargnée. Tu aurais dû voir sa stupeur, quand j'ai étripée ses enfants sous ses yeux, avec mon couteau suisse. Et même alors qu'elle avait tout perdu, après que j'ai égorgé ses parents et émasculé son mari, elle continuait d'espérer, en me suppliant.
N'est-ce pas étrange ? Presque dérangeant, tant c'en est mystérieux...
Vicky tremblait de froid. Elle écoutait Maxwell parler, les mots qui sortaient de sa bouche étaient si durs, son expression pourtant si douce et si calme. Il aurait pu être en train de raconter une histoire de fée et de princesse à sa fille ensommeillée que son attitude aurait été la même.
-Allons, ne désespère pas. Qu'il vienne ou pas, ça n'est pas intéressant si tu laisses tomber. C'est tellement plus amusant de t'entendre m'insulter. Tic tac, ma chère. Plus que deux heures...

Colin remonta en voiture. Rien dans les abattoirs. Il regarda nerveusement sa montre. C'était la quatrième fois en moins de dix minutes. Le compte à rebours lui disait que Vicky n'avait plus que 90 minutes à vivre. Il se laissa aller à quelques instants de repos, assis sur le siège passager.

"...mais là, avec la poitrine en plus, c'est encore mieux."
Des bruits. Pas là, dans cette cave. Non, dans les images. Des voix. Mais pourquoi leurs mots sont incompréhensibles ? Des bribes de discussions. Ah, des mots qu'il comprend. Pour quatre...non merci...laqué...terrasse...trente-huit dollars...dix-neuf heures...et d'autres mots, de nouveau incompréhensibles. Une autre langue, bien sûr. Une langue étrange. Du chinois.

Colin se leva d'un bond et ouvrit son téléphone.
-Ici Chambers, envoyez une ambulance près du restaurant chinois de la cinquième, près du croisement avec Kennedy et La Guardia, à Fresno.
Il raccrocha et souffla plusieurs fois. Il dégaina son six-pouces, et l'ajusta. Chargeur plein, sécurité débloquée. Il s'assit sur le siège conducteur, mit le contact, et repartit dans un crissement de pneus.

-Ding dong ! C'est l'heure !
Il empoigna le crochet et s'approcha doucement.
-Tu vois ? Il n'est pas venu. C'était bien d'espérer, remarque. Après tout, il ne te restait que ça pour ne pas devenir folle.
Il caressa le bout du crochet.
-Tu sais quoi ? Il parait que ça fait horriblement mal, quand on vous ouvre le ventre avec ce truc. Que je sache, aucun porc ni aucun boeuf ne s'est jamais plaint. Mais...la rouille, les bactéries, tout ça...je pense que tu vas mettre pas mal de temps à mourir, et que tu vas souffrir atrocement. Voilà pourquoi je vais te baillonner, pour être sûr qu'on ne te retrouve pas.
Vicky releva la tête. Elle sourit d'un air narquois. Maxwell sourit aussi.
-Content de voir que ta mort dans d'horribles douleurs te fait sourire comme ça. Allez, on y va ?
Il leva le bras, quand un coup de feu retentit. Le crochet vola au loin, hors des mains de Maxwell. Le bras se baissa lentement, et la tête se tourna.
-Colin, quelle surprise ! On dirait que j'ai perdu mon pari, je dois cinquante billets à ta copine. Pourquoi tu ne m'as pas tué ?
Colin ne portait pas son arme dans la position réglementaire. Il était de profil, le revolver tendu à bout de bras. De son autre main, il tenait son téléphone contre son oreille.
-Eh bien, dis quelque chose enfin, après tout ce...
Il ne put finir sa phrase, car une vive douleur à la jambe l'obligea à s'agenouiller. Venait-il d'entendre un second coup de feu ?
Vicky voulut dire quelque chose, empêcher la mort de Maxwell, mais rien de ce qu'elle pouvait avancer n'aurait su calmer Colin. Il s'approcha.

-Vous, vous et vous, par là. Vous, avec moi, on va passer par devant.
Nichols, suivie par trois autres agents, entra dans le bâtiment. Ils entendirent un coup de feu, puis un deuxième, et coururent vers les détonations. Au second étage, Nichols vit l'agent Chambers s'avancer, arme au poing, vers un homme à terre. Près d'eux, l'agent Wright était attachée par les poignets, entièrement nue, et elle observait la scène. Elle ordonna à ses hommes de quitter les lieux. Ceux-ci, hésitants, finirent par disparaitre. Nichols rangea son arme, défit sa veste et s'approcha de Vicky.

-Je ne t'ai pas tué parce que je veux te voir mourir de près.
-Aaah...ha..haha...tu vois...tu deviens enfin un homme...il était...
Il poussa un cri. La troisième balle venait de transpercer sa clavicule. Colin sourit et soupira.
-Demain soir, Vicky et moi, on va se faire un restau. Pourquoi pas le chinois en-dessous. Nan, c'est vrai, elle aime pas trop, chinois. Peut-être qu'on ira dans un russe. C'est après un russe qu'on a couché ensemble pour la première fois. Mais c'est cher, le russe. En même temps, avec la récompense d'Interpol pour ta mort, ça devrait aller.
Il tira une quatrième fois. Un flot de sang noir s'écoula du ventre de Maxwell. Il toussa et cracha du sang.
-Tu vois, avant de venir, j'ai pris le temps de m'arrêter chez un bijoutier. Parce que dans ce restaurant, juste avant qu'on apporte le dessert, je vais la demander en mariage. Et elle acceptera, en plus. C'est pas beau, ça ?
Colin fit basculer le barillet de son arme et vida les deux cartouches restantes dans sa main. Il n'en remit qu'une, fit tourner le barillet et le replaça. il pointa son arme sur la tête de Maxwell, et pressa la détente. Rien.
-Coup de bol. Après ça, le personnel nous fera une grande fête. Ils nous offriront le dessert, la soirée durera plus longtemps que prévu, on va boire vodka sur vodka. Et finalement, quand on arrivera à la maison, on sera trop fatigués et saoûls pour faire l'amour.
Il pressa une deuxième fois la détente. Toujours rien.
Vicky sourit en repensant à sa tirade sur l'espoir, deux heures plus tôt.
-La mort ne te veut pas tout de suite on dirait, tu en as de la chance. On va se réveiller le lendemain matin avec la gueule de bois, mais ce sera bien. Après une bonne douche et trois tubes d'aspirine chacun, là on fera l'amour. Et ce sera génial. Mieux que toutes les autres fois, parce que je vais appuyer une troisième fois, et là, le coup partira. C'est mathématique. La première fois, y avait une chance sur six. La deuxième, une chance sur cinq. Là, ça va faire une chance sur quatre. Mais comme j'ai déjà appuyé deux fois, ça fait plus qu'une chance sur trois en fait.
Maxwell regarda Colin, sans comprendre. L'espace d'un instant, il sembla ne plus se préoccupper de ses blessures, tellement intrigué par ce qu'il venait d'énoncer. Colin soupira.
-Laisse tomber, tu comprendrais jamais. Mais une fois que le coup sera parti, elle et moi, on oubliera tout ça pour de bon. Dans dix ans, je serai le directeur du FBI, et Vicky élevera Julie et Sam, nos deux enfants, en bossant à mi-temps en tant que détective privée.
Nichols ne put s'empêcher de sourire en s'imaginant la scène.
-Bon, j'ai pas que ça à foutre.
Colin pressa la détente à nouveau. Maxwell n'entendit pas partir le coup. La balle de quarante-cinq le décapita littéralement, plaquant une bouillie fumante sur le sol.

-Comment allez-vous, monsieur le directeur ?
Colin éclata de rire. Il enlaça Nichols. Julie les regarda avec curiosité. Colin s'agenouilla devant elle.
-Julie, je te présente Rebecca Nichols. Elle est à la retraite, mais à l'époque où ton papa n'était encore qu'un simple agent du FBI, c'était sa patronne.
-Bonjour, patronne, dit Julie, en plongeant ses grands yeux bleus dans ceux de Nichols.
Elle courut dans l'escalier en criant "maman, maman ! Y a patronne qui est là !". Quelques secondes plus tard, Vicky descendit, un bébé dans les bras.
-Voici donc Sam...dit Nichols.
-Euh...non, rectifia Colin. C'est Camy. On a eu deux filles.
Il sourit. Nichols éclata de rire.


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"Les mots peuvent être plus durs que la pierre et plus tranchants que la plus aiguisée des lames. Mais ils peuvent être aussi doux que la caresse du vent sur ta joue, ou que le sourire de la personne que tu aimes. "

Mobius Sakurano.

Honore
Envoyé le :  13/11/2007 9:26
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: Première enquête - Partie 3 (fin)
Polar très bien écrit, plein de suspense et qui se termine pour le mieux dans un monde plutôt terrifiant.
HONORE
Mobius
Envoyé le :  13/11/2007 19:15
Plume de soie
Inscrit le: 20/7/2007
De: Auxerre
Envois: 72
Re: Première enquête - Partie 3 (fin)
Merci beaucoup ^^
C'est rare que j'écrive ce genre d'histoires, je crois même que c'est la première fois lol
Sans me vanter, je la trouve pas mal pour une première, mais j'ai toujours ce sentiment de bâclage, sur la fin, ça ménerve...

En tous les cas, merci beaucoup, ainsi qu'à ceux qui m'ont lu sans comment :p


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Mobius Sakurano.

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