Quand t'es mort...
Quand t’es mort
Personne n’ose te le dire.
Chacun parle Ă voix basse
De peur que tu entendes
Alors que déjà tu es à « tu » et à « toi »
Avec le silence
Et qu’il renferme en cet instant
Une parcelle d’éternité.
Hier encore le poids des souvenirs
Te tirait en arrière.
Mais que veux-tu !
A force de reculer…
Tu as fait sans le savoir
Comme au bord d’une falaise
Le dernier pas.
Combien le premier coûte-t-il
Et a-t-il seulement un prix
Quand le dernier t’a ôté la vie ?
Cet instinct de survie
Ce sursaut
Aussi fort en toi
Que le regain d’un champ de blé
Et le cri des mouettes
Au cœur de la tempête
T’a fermé à jamais
Les yeux sur la mort
Mais t’a rendu si fort
Que tu as pu clouer en croix
L’inhumaine souffrance
Dans ton grand lit douillet.
Krisfi
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCĂŤA LORCA)