Un regard bleu, des cheveux blancs, très fins
Une figure pâle
Un menton pointu piqué de quelques poils
Les vieilles abandonnées.
Refermées sur elles-mêmes, silencieuses
Ratatinées dans leur coin:
Une chaise près des grandes baies vitrées
De la maison de retraîte.
Sourdes aux sourires, sourdes aux "bonjour"
Clair et sonnant. En assemblée muette,
Elle sont aveugles au soleil chaud sur les vitres
Aveugles aux cris des enfants qui jouent au dehors
Comme si elles se préparaient à la solitude ultime
Comme si leur pensée était toute entière
Dans leur future demeure
Prêtes au froid qui a déjà remplacé leur coeur
Les vieilles abandonnées.
Dans le silence feutré, elles attendent.
Moi j'évite de penser à mon avenir
En me faufilant comme une ombre
Par de grands couloirs sombres à l'odeur de miel,
Sous les hauts plafonds qui attendent avec elles.

Ecureuil

Les vielles
Un regard tendre, un sourire docile,
Un toucher qui sème la longivité
Sur la peau des enfants égarés dans un lapse de temps.
Un savoir d'un livre, une sagesse d'un culte,
La beauté d'un conte, la force des liens
Tissés par l'age autour d'une fontaine qui ne cessera jamais d'offrir la vie...

Merci pour le poème, bien des choses m'échappent, après je m'en rendrai compte...

Kader...

une triste veillesse
mais il y a celles aussi qui sont belles
qui sont sages
qui sont hubles
sensibles
et pleine de humanité !!!