Dans l’écume glacée par le glaive des nuits,
J’ai laissé ma raison aux marées finissantes.
Le rivage est si loin et ma barque démente
Vogue sous des nuages de cendre et de suie.
Et le temps engourdit, trébuchant sur mes pas,
Chaque mot que j’écris sous des affres de peurs,
Il enserre mon âme et bétonne mon cœur
Y versant le poison d’un parfum d’omerta.
J’ai perdu jusqu’au nom de la première étoile
Et les larmes, creusant leurs sillons dans mes yeux,
Ont figé, dans mon âme, un passé glorieux
Où je suivais vos pas….Ma mémoire se voile…
Mais je reste accoudée au tablier de l’âtre
Et je verse mes pleurs dans le feu qui s’éteint,
Avant de repartir sous la lune d’albâtre
Pour aller défroisser les ailes des moulins.
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(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)