Un jour je marchais
Dans cette ville bruyante
A côté des banquets
Et des voitures polluantes,
Loin des campagnes verdoyantes
Des jonquilles et des bleuets
Je regarde la bouche béante
Les musées et les palais,
Point de couleurs chatoyantes
Dans cet univers d'acier
Seulement le gris de l'impatience
Sur ces, maudits pavés,
Vêtu de blanc un homme s'avance
Taille moyenne cheveux châtains
Il sort ces planches quelle élégance,
Et sur sa table à dessins
Un crayon dans chaque main
Les feuilles prennent vie en sa présence.
Inconnu dans la cohue
C'est le seul qui n'est pas perdu
Dompteur des couleurs
Mon Dieu! Quand émergeras-tu?
Moi à la terrasse d'en face
Sous l'ombre des parasols,
Je vois la pluie de grimaces
Que les gens abandonnent sur le sol,
Lui muni de sa carapace
Qui ne laisse passer que les « si la sol »,
Les moqueries et les sarcasmes
Il les ramasse il les console
Pour faire de magnifiques tableaux,
Comme les poètes s'amusent avec les mots
Il est maître de l'encre de chine,
Tel un naufragé sur un paquebot
Incompris dans toute la ville
Monseigneur dompteur des couleurs
Je t'en prie sors de ton île.
Inconnu dans la cohue
C'est le seul qui n'est pas perdu
Dompteur des couleurs
Mon Dieu! Quand émergeras-tu?
L'autre jour, 5 ans après
J'ai visité un musée
J'ai vu de magnifiques tableaux
Et devinez de qui ils étaient?
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http://www.youtube.com/watch?v=JLW9ZrWL8c0