Virgule m'a proposé d'écrire un poème avec ces mots :
froissé - tourné - retourné - somnifère...
« LA FUITE »
Il attendait, patient, sur le bord de la route,
Qu’une âme charitable arrête sa voiture,
Le pouce droit tendu, vers une autre aventure
Que celle qu’il fuyait qui ne fut que déroute…
Force est de constater qu’il était angoissé.
Et chaque heure passant il se sentait froissé,
Les bolides filant, souvent en klaxonnant,
Comme pour le narguer tout en l’abandonnant.
Garder la main levée, pointée vers ses chimères,
Finit par engendrer quelques crampes palmaires.
Son doigt fatalement s’était alors tourné
Vers d’incertains ailleurs qui l’auraient détourné.
Et changer de côté ne pouvait l’arranger.
Il s’assit donc sur place, évitant le danger...
L’exode cessa donc. Il était ajourné.
Mais l’homme dans sa tête était tout retourné.
Une chambre d’hôtel l’accueillit pour la nuit.
Il ne put s’endormir que bien après minuit.
Demain, de bon matin, il faudrait tout refaire.
Il sombra chez Morphée, sans aucun somnifère.
Mort alitée :
Mais au petit matin c’est dans un lit froissé,
Où des vols de corbeaux ont longtemps croassé,
Que la mort alitée avait tout retourné,
Qu’un bon somme n’y faire eut été mieux tourné.