Plume d'or Inscrit le: 17/7/2007 De: POISSY YVELINES Envois: 1554 |
L 'EXILE Le monde a parsemé la terre De couleurs sombres ou très claires Parfois de blanc, parfois de noir, Peuple chanceux ou sans espoir.
Dans ces petits bouts d'univers, Partagés entre ciel et mer, Où, parfois le soleil trop chaud Sème la mort un peu trop tôt,
L'homme souvent cherche sa place, Et parfois fuit ces grands espaces Croyant trouver sous d'autres cieux De cette vie, un peu de mieux.
Quittant l'endroit qui l'a vu naître Pour des pays qu'il croit connaître, Enfant déjà , il en rêvait De ces paradis étrangers,
Il a travaillé sans répit, Matin et soir, même la nuit Pour payer ce maudit passeur Qu'il croyait être son sauveur.
Puis le jour est enfin venu De s'embarquer vers l'inconnu... Sur un bateau, il est monté Avec cent autres exilés.
La mer soulevait ses rouleaux Frappant la coque du bateau Pour accompagner ces errants Comme les galères d'antan.
Et le ciel émergeait à peine De cette grande nuit d'ébène, Laissant parfois quelques rayons Allumer l'or de l'horizon.
Il avait forgé tant d'espoir, Un avenir sans désespoir, Mais le navire a chaviré Sous une vague déchaînée.
A peine quelques cris d'effroi, Plus de forces pour le combat... Beaucoup ce jour, s'en sont allés Pour monter vers l'éternité.
Certains pourtant ont survécu, Repêchés, presque moitié nus Par des pêcheurs, dans leurs filets, Qui sauvèrent ces naufragés.
Ce jour là était jour de chance : Il allait rejoindre la France, Travailler, gagner de l'argent Pour nourrir parents et enfants.
Lorsqu'il reviendrait au pays, Riche, bien sûr, on lui a dit, Il construirait une maison Avec des fleurs sur le balcon.
Il ne connaîtrait plus la faim, La peur, parfois, du lendemain... Il vieillirait tout simplement Entouré des petits-enfants.
Mais son rêve a soudain sombré Sous la dure réalité : Pas de travail, pas de papiers, Par la police, pourchassé.
Un matin , on l'a reconduit, Menotte au poing, comme un bandit Pour le hisser dans cet avion Sans même connaître son nom.
C'était un de moins sur la liste, Il ne fallait pas qu'il résiste... On ne lui donnait pas le choix, Pour mourir, il irait là -bas.
Loin de ces pays enchanteurs Aux visages un peu trop menteurs Qui clamèrent L'égalité, Liberté et fraternité.
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